Archive for octobre, 2009

Pouce!

jeudi, octobre 29th, 2009

Cédric ayant pris quelques vacances, nous sommes allés visiter le « pouce » du Wisconsin, la péninsule orientale sur le lac Michigan. Au nord de cette péninsule on trouve le Door County, qui est une destination très prisée des habitants du Wisconsin, voire même de l’Illinois. Nous avons donc décidé de faire comme les locaux et d’aller admirer les couleurs de l’automne dans ce coin « pas trop éloigné de Madison ». Pas trop éloigné à l’échelle américaine, on est d’accord…

En voiture pour le road trip!

Un petit en-cas pour la route, on ne sait jamais!

Premier arrêt après un peu moins de 2h de route: Fond du Lac (en français dans le texte). Ce n’est pas le fond du lac Michigan, mais du lac Winnebago un des nombreux lac du Wisconsin. On a trouvé par hasard en cherchant un endroit pour pique-niquer le paradis d’Alban: une aire de jeu avec des tas de toboggans, de balançoires et même un genre de pelleteuse. Il aurait bien arrêté le périple là!

“Fonedoulak” prononcé à l’américaine Le paradis sur terre pour Alban Quand même plus la classe qu’une pelle et un seau!

En plus de l’autre côté du parc, on avait une vue plutôt sympa…

Après Lancelot du Lac, Alban du Lac Lac Winnebago On pourrait me remettre au chaud SVP?

Mais ça caillait un peu, Thomas était engoncé dans son anorak tout neuf et les guêpes n’avaient pas l’air décidées à nous laisser déguster notre pique-nique tranquille donc nous sommes repartis vers Green Bay. Green Bay, ville industrielle sur le lac Michigan, aucun intérêt sauf … le stade des Packers, l’équipe de football américain du Wisconsin, Lambeau Field.

Lambeau Field Ca claque non?

Que l’on apprécie ou pas le sport, le stade vaut le détour. Il est évidemment aux dimensions américaines et il existe depuis 40 ans, ce qui pour les américains qui construisent, utilisent, détruisent et recommencent, relève du monument historique.
Voilà ce qu’en dit (entre autre) Wikipédia: Les Cheeseheads (tête de fromage), le surnom des fans de l’équipe qui arborent des chapeaux en forme de morceau de fromage dont la production est la fierté locale, sont si nombreux que tous les matchs à domicile des Packers se jouent à guichet fermé depuis 1960, et il faut attendre plus de 100 ans pour espérer avoir une place d’abonnés sur la liste d’attente de près de 80 000 noms (le stade contient 70.000 spectateurs environ). Cet engouement est probablement lié au fait que les Packers soit une équipe qui appartient aux fans mêmes. Sur ses quarante années d’existence, le Lambeau Field a été le théâtre de beaucoup de faits historiques dont le premier NFL  Championship Game à Green Bay en 1961 et le Ice Bowl en décembre 1967, quand la température était de moins vingt cinq degrés Celsius (soit moins quarante-quatre degrés Celsius avec le refroidissement éolien), depuis il est surnommé The Frozen Tundra.

C’est impressionnant en tout cas, placardé de pub pour la bière Miller (pas de loi Evin ici, c’est sûr!) et on est repartis avec des souvenirs offerts par la gentille dame de l’accueil.

Thomas est déjà fan!  Go Pack, go!  On se sent tout petit!

Une fois à Green Bay, il ne nous restait que quelques miles pour arriver à notre motel le Sunset beach. Bon, moi j’étais super contente d’aller dans un motel, je trouvais que ça faisait super américain (ouais, je sais, c’est tout pareil qu’un hôtel, mais pour moi, ça sonne exotique). Par contre, on l’avait réservé un peu au pif. Cédric avait négocié les prix et finalement, on se demandait si le fait que le gérant ait accepté de baisser le prix de la chambre n’était pas mauvais signe.

En parlant de signe, l’enseigne était moyennement avenante.

Sunset beach, comme le soap opéra pourri diffusé sur TF1 :-)

Heureusement, seule l’enseigne était nase. Pour le reste, youhou!

On nous avait promis une vue sur le lac,… … y’a pas eu tromperie sur la marchandise! Et hop, accès direct à la plage! Vu la profondeur du lac, je tenterai pas le plongeon… Je suis dans un motel, je m’en remet pas!

On nous avait promis une vue sur le lac, on s’est pas fichu de nous! Et si le motel s’appelle Sunset beach (la plage du soleil couchant), on comprend pourquoi!

Coucher de soleil… … sur le lac Michigan

On avait à peine eu le temps de décharger le bastringue qui était dans la voiture (valises, lit parapluie,… c’est bien connu qu’avec des enfants tu voyages léger 😉 ), qu’Alban n’avait qu’une idée en tête: arpenter la plage. Vu que la météo devait changer le lendemain, on ne s’est pas fait prier!

Sur la plage abandonnée, … … coquillages et … … et encore des coquillages, désolée pour les crustacés!

On a oublié en 2 minutes qu’on était au bord d’un lac, on se serait cru au bord de la mer!

Même sur une plage, un tas de sable, c’est irresistible! Albanou fait la grimace

Alban a trouvé une souche pour lui servir de tremplin de saut. Il m’a demande de l’imiter, mais Thomas n’avait pas l’air très rassuré…

Concentration! Atterrissage! Maman, je la sens pas ta cascade!

Après cette journée bien remplie (et qu’on a fini en allant au diner du coin – hamburger, steacks, ribs, tarte aux pommes, à la cerise ou au potiron fait maison- plus couleur locale tu meurs), les loulous ne se sont pas fait prier pour aller se coucher. Alban voulait absolument partager son lit avec Thomas. On a fait quelques photos avant de mettre Thomas dans son lit parapluie.

Même les Bisounours ont visité le Wisconsin Bonne nuit les petits!

On appréhendait un peu la cohabitation à 4 dans la chambre, mais hormis un fou-rire à l’écoute du résumé de la journée par Alban juste avant de s’endormir (vacances, toboggan, vacances, escalier, Thomas, Papa, Maman, Alban, cailloux dans l’eau, vacances,…  surnageant au milieu d’un galimatias incompréhensible), tout s’est passé sans problème. Thomas s’est réveillé sur le coup des 6h, je l’ai allaité, recouché dans son lit où il s’est mis à vocaliser, Alban lui répondait (autre fou-rire étouffé sous les couvertures) et ils se sont rendormis mutuellement. Véritable réveil vers 9h, nos enfants sont les plus adorables du monde! Ils ont déjà compris que la clé de vacances réussies, c’est la grasse mat’!

Sitôt levé et habillé (encore un peu il y allait en pyjama), Alban est allé pourrir ses fringues sur la plage. La météo était franchement moins sympa mais comme nous l’ont montré les panneaux « attention aux moto-neiges » sur la toute un peu plus tard, ça aurait pu être pire!

Si c’est comme en Bretagne, il fera beau plusieurs fois dans la journée! Pour le moment, ça caille, le nez et les joues sont rouges Atention, troupeau de moto-neiges en liberté dans les parages

Avec tout ça, on avait pas encore attaqué notre visite du Door County. Une petite carte pour vous situer le lieu des réjouissances:

Qui a vu un pouce?

Perso, le coup du Wisconsin qui ressemble à une main et de la péninsule qui ressemble à un pouce, je trouve ça capillotracté mais là n’est pas la question. Le Door County contrairement au reste du Wisconsin compte moins de vaches que d’habitants. A la place, il  y a des pommiers et des cerisiers. Toute cette partie du Wisconsin a été explorée/ »découverte » par un français Jean Nicolet qui a laissé son nom à pas mal de choses (une crique, une ville, de l’eau minérale,…) et au 19ème siècle beaucoup de Wallons se sont installés. On a donc rencontré des panneaux « familiers » avec les noms de Brussels ou de Namur. Le nom Door County est d’ailleurs une traduction du nom français donné au détroit entre l’extrémité de la péninsule et une île. Ce passage étant très dangereux, il a été appelé Porte du passage des morts ou Porte des morts. Ca a été abrégé en ne gardant que la Porte (door), c’est un peu moins sinistre. Et la dernière particularité du Door County c’est que c’est l’un des countys qui compte le plus grand nombre de kilomètres de rivage. Et ça, ça vaut le détour!

Un des nombreux vergers du Door County Il y a quand même un peu de maïs, on est dans le Wisconsin! Et Liège pour déguster une gauffre, c’est possible?

Pour commencer, nous nous sommes arrêtés à Sturgeon Bay qui est une petite ville assez mignonne.

Il ne manquait qu’un rayon de soleil Et voilà, y a qu’à demander! Alban met à profit toutes les occasions pour escalader

Les boutiques étaient déjà décorées pour Halloween (avec plus ou moins de bon goût…)

Ici les chrysanthèmes ne sont pas réservés aux cimetierres, cela dit, ça aurait été raccord avec le thème de la déco Modèle nu

Au rayon boutique, nous sommes aussi entrés dans une librairie très sympa (tous les rayons étaient décorés avec des animaux en peluche, Alban était ravi) dans lequel on a trouvé la quintessence du livre de recettes américain « Kill it and grill » (abattez-le et grillez-le).

Cette couverture est la preuve que les américains sont capables de 2nd degré non?

Ensuite, on a vadrouillé d’Egg Harbor vers Ephraïm et Sister Bay. On s’est laissé tenter par des chemins de traverse qui menaient parfois à des petits coins de paradis et parfois à des impasses. Les arbres commençaient à changer de couleur mais il manquait le petit rayon de soleil pour que ce soit vraiment magnifique.

Même la route est sympa! White cliff fen Littoral au nord d’Egg harbor Une crique sans nom, que le grand cric me croque Le minigolf du capitaine crochet et de Jack Sparrow On ira pas plus loin que le bout de la route!

On a remarqué que les Suédois avaient aussi laissé des descendants. Une des attractions du village d’Ephraïm est d’ailleurs un restaurant suédois, la Swedish House of Pancakes, connu d’une part pour la qualité de ses pancakes (un plat typiquement suédois sans doute) mais surtout pour son toit en gazon entretenu par … des chèvres.

Fiers d’être suédois! Mieux vaut une chèvre sur le toit … … qu’une arraignée au plafond.

Une fois dépassés tous ces villages très mignons mais quand même assez touristiques, on s’est retrouvé presque au bout de la péninsule avec une vue plutôt sympa.

C’est pas mal de prendre un peu de hauteur C’est décidé, si on revient, on fera le tour de la péninsule en bateau!

Sur la route menant à l’extrémité de la péninsule et au départ du ferry pour Washington Island, on est tombé sur un panneau bizarre annonçant que la route tournicotait et qu’il fallait ralentir.

Tournicoti-tournicota! 

On ne s’attendait pas à ce genre de virages…

Faut pas gâcher le goudron!

Comme la route se termine en cul-de-sac une centaine de mètres plus loin on s’est demandé si le but était de faire ralentir les automobilistes ou juste d’utiliser tout le goudron alloué à la construction de la route. La question reste posée…

Juste en face du départ du ferry, nous avons enfin pu admirer l’un des phares qui sont aussi une des attractions du Door County.

Un ferry-boîte! Enfin un phare! Clairement, on a pas vu les plus beaux…

On a fait une petite ballade en forêt pour se dégourdir les jambes et on a constaté que l’explication sur l’origine du nom du Door County était fondée (bien que porte soit transformée en port).

Alban fait du boudin, on l’a forcé à mettre ses bottes L’asresse parfaite pour la famille Adams

Il nous restait à découvrir le littoral oriental de la péninsule, celui donnant sur la partie la plus large du lac Michigan et personnellement, c’est ce que j’ai préféré.

Crique près de Cana Island Cana Island Lighthouse Spike Horn Bay Rassemblement de mouettes

On a vraiment beaucoup apprécié notre séjour: c’était dépaysant et très relaxant (le bruit des vagues sûrement). Mention spéciale à Alban et Thomas qui malgré les kilomètres parcourus en voiture sont restés de bonne humeur (ou au moins silencieux 😉 ).

Alban la star est là incognito Zzzzzzzzzzzzzz!

Je laisse d’ailleurs le mot de la fin à Alban:

Vive le Door County!

Et paf l’oiseau!

mercredi, octobre 21st, 2009

Certains matins, tu te fais tirer du lit hyper tôt (genre vers 8h30!) tu te réveilles tranquillement et de bonne humeur, il fait beau dehors, tu t’apprêtes à prendre le petit déjeuner et là …. Paf l’oiseau dans la baie vitrée du salon.

Tu le vois à moitié assommé par terre alors n’écoutant que ton courage, tu vas le secourir. Comme tu n’es pas réveillé (tu n’as pas avalé ton café, il faut comprendre), tu manques d’écraser un copain qui apparemment suivait l’oiseau suicidaire numéro 1 (on le voit décoller à la 28ème seconde de la vidéo)  et n’a pas eu le temps de sortir les aérofreins.

La suite en vidéo

Avertissement: cette vidéo contient des images insoutenables pour le bon goût: on est coiffés comme des dessous de bras, en pyjama (et j’assume, je porte des chaussettes pour dormir et des chaussons Croc’s dont l’esthétique est décriée par certains. J’ai adopté les priorités américaines: le confort avant l’élégance: bouhou!).

En plus de la vidéo, quelques photos une fois l’oiseau « réchopillé » (remis sur pied) comme on dit par chez moi par les « cayesses » (caresses) et encouragements d’Alban. On l’a mis par terre, à l’abri des plantes pour lui laisser le temps de récupérer complétement sans être une proie trop facile pour les corneilles, corbeaux, faucons et autres prédateurs du coin.

Regardez, mais si regardez attentivement … … sous les plantes, il y a un oiseau! J’ai pas de séquelles!

Au début, on voulait le mettre dans une suspension pour éviter les prédateurs terrestres (rares en pleine journée il faut bien l’admettre) mais j’ai eu cette phrase prouvant si besoin est qu’avant mon petit déjeuner mon cerveau ne fonctionne pas vraiment (comment ça après le petit-déj. non plus 😉 ): « Non, mais si ça se trouve, c’est un bébé, il ne sait pas voler ». Il s’était sûrement pris la vitre en nageant…

En tout cas, Cédric est ressorti 10/15 minutes après et a vu l’oiseau s’envoler donc mission sauvetage accomplie! Sachant que ce n’est pas la première fois que ça arrive (n’est-ce pas Jean-Paul?), il va falloir trouver un truc à coller sur nos vitres pour arrêter le massacre. Je vais commencer par ressortir les décos d’Halloween de l’année dernière, ensuite on avisera…

Jack, my name is jack…

samedi, octobre 17th, 2009

 … Kojak!

Thomas à la naissance, il était du genre chevelu…

Le poil dru, l’oeil vif (je parle de Cédric là ;-) )

Et jusqu’à il y a peu, il arborait fièrement une crête de cheveux assez longs et pas faciles à discipliner.

Le coiffage, c’est l’enfer… J’ai une crête comme les punks! No future! Ca me tiendra chaud cet hiver!

A l’approche de l’hiver, il va falloir envisager sérieusement le port du bonnet double épaisseur (et la friction au Petrolane vert), il est tout déplumé!

Comme un oeuf!

Enfin, ce n’est pas ça qui attaque sa bonne humeur permanente!

On va pas couper le cheveux en quatre dans le sens de la longueur non plus!

C’est tout pour aujourd’hui (si, des fois je blogue court, surtout avec une crève gentiment refilée par Alban) mais le prochain article « Et paf l’oiseau! » avec une vidéo de la famille Norais comme vous ne l’avez probablement jamais vue arrive bientôt. A bientôt donc!

Management à l’américaine

samedi, octobre 10th, 2009

Avertissement: cet article est à lire au 2ème, voire 3ème degré (en vrai Cédric aime passer du temps au labo, mais encore plus avec sa famille. Il vient même de prendre sa première semaine de vacances depuis Noël dernier 🙂 ).

Cédric n’est pas du genre à se plaindre et il a peur des risques de représailles mais trop, c’est trop, il faut que je vous en dise plus sur la façon terrible dont les chercheurs sont traités aux Etats-Unis.

Petit rappel de la situation: le chercheur, notamment le scientifique et surtout le Cédric est passionné par ce qu’il fait. En conséquence, passer des heures et des heures au labo à travailler d’arrache-pied sur 4 manips à la fois et ne pas prendre beaucoup de vacances n’est jamais un problème. Et puis quand on fait de la biologie, on travaille avec le vivant qui fait bien ce qu’il veut et qu’on ne peut pas toujours mettre en pause le vendredi soir. Bref, un pays qui rigole quand on leur parle des 35h par semaine, qui octroie parcimonieusement les jours de congés aux employés et dans lequel les mots RTT n’ont même pas de traduction aurait du être un paradis. Erreur, grave erreur!

Cédric a eu la malchance de tomber dans un labo avec un chef sympa. Il a par exemple organisé (enfin demandé à quelqu’un de l’équipe d’organiser, il ne faut pas exagérer non plus, un chef reste un chef 😉 ) une sortie en canoë sur la Wisconsin river. Toute une journée (de semaine!) à ne rien faire d’autre que s’amuser: l’horreur! Comme vous allez le voir sur les photos, toute l’équipe joue bien le jeu et fait semblant de passer un bon moment.

Tout le monde reste groupir! C’est pas gai (ok, je sors!) Un peu plus d’enthousiasme Cédric, Mike est juste derrière toi!

Heureusement, il a plu toute la journée et il n’y avait pas d’endroit pour s’abriter pour pique-niquer. Et il y a eu moults échouages sur des bancs de sable (surtout dans le canoë de Cédric dans lequel la répartition du poids était, disons poliment, inhomogène…)

I’m eating in the rain! Echoué! Coulé!

C’était la première alerte. Cédric aurait du se méfier et surveiller les signes avant coureurs.

Oiseau de mauvais augure.

Mais il est tombé dans un piège. Mike (son chef) lui a dit: « On part en congrès dans le Colorado ». A priori, que du bonheur: un congrès on y rencontre d’autres intoxiqués du boulot (la plupart des congrès scientifiques commencent le dimanche…). Et puis le Colorado, c’est pas Hawaï.

Au début, pas de souci, atterrissage à Denver, la Mile-High City car son altitude officielle exacte est d’un mile (1 609 m ou 5280pieds/feets) au-dessus du niveau de la mer.

Denver, Denver 2 minutes d’arrêt! Denver buildings et montagne

Puis début du périple pour atteindre le lieu de la conférence, Snowmass, ville située dans les montagnes Rocheuses. D’ailleurs, ça grimpe sec pour y arriver!

Altitude de départ: 1626m  Entrée du tunnel peu de temps après: 3.350m

Les panneaux « Plus de freins, ne sortez pas, restez sur la I-70 » ont fait rire Cédric qui a aussi apprécié les aménagements routiers pour les camions en perdition.

Plus de freins? Dommage!  Piste de décollage pour camion

L’équivalent de la DDE locale a décidément le sens de l’humour car sur des tronçons de route larges comme un chemin muletier, on trouve des panneaux « Ne pas dépasser ». Et cerise sur le gâteau, il y avait aussi la sortie pour la ville qui n’a pas de nom, « No name » en américain dans le texte.

Ne pas dépasser On s’en serait douté non? Mon nom est personne

C’est là qu’il a commencé à se rendre compte qu’il y avait anguille sous roche: un fois quittée la plaine de Denver, et malgré l’exploitation minière qui défigure la montagne, les paysage devenaient assez beaux.

Les montagnes Rocheuses La montagne de cuivre et la ville de plomb: accueillant non? La montangne a une sale mine

Pause déjeuner dans le far west profond, à Leadville (la ville du plomb: exploitation minière intensive ou cow-boys à la gâchette facile?) histoire d’endormir ses soupçons.

Le saloon légendaire de Leadville Les Etats-Unis, un pays fier de sa modernité ;-) Et de ses armes à feu…

Mais une fois le repas avalé, ce n’était plus anguille sous le rocher, c’était baleine sous le gravier qu’il y avait! La montagne était tout simplement magnifique alors que normalement, un déplacement professionnel, ça doit être dans un endroit moche, pour ne pas se laisser distraire. Quelques photos de l’Independance Pass (Le col de l’Indépendance) qui est la ligne de partage des eaux des USA. A l’ouest, les rivières se jettent dans le Pacifique, à l’est, dans l’Atlantique ou le Golfe du Mexique. Altitude 12095 pieds soit 3686m.

Independance pass Fais pas chaud on dirait… Il reste même un peu de neige!

Il restait un dernier espoir à Cédric, que Snowmass ne soit pas aussi sympa que les paysages qui l’entourent. Espoir entretenu par la présence d’un aéroport blindé de jets privés à quelques kilomètres à peine de l’arrivée à destination.

A un jet de pierre de Snowmass

C’était un peu incongru (et moche) tous ces avions au milieu des montagnes Rocheuses et des enclos avec des mustangs (les chevaux, pas les voitures) qui gambadent.

Allze hop, rodéo!

L’explication de la présence de ces jets privés est que Snowmass est très proche de la ville d’Aspen qui est l’équivalent américain de Megève ou de Gstaad, une station de ski très, très huppée.  Voilà à quoi ressemblent les rues d’Aspen (je vous laisse admirer les enseignes de luxes, les rues super bien aménagées et fleuries et la présence de canards en plastoc jaune en rapport avec une action caritative comme seuls les américains savent en organiser).

Ceci n’est pas un photomontage Plus sympa qu’une jardinière non? Il y a une course de canard dans le “caniveau”

Sotheby’s vend des canards en plastique maintenant? Et Cédric qui n’en a même pas profité pour faire du shopping!

Snowmass en comparaison, c’est pouilleux, mais ça reste plutôt pas mal.

Snowmass depuis la chambre d’hôtel de Cédric Les pistes de ski Faudra revenir en hiver, tout était fermé

Cédric a même eu l’occasion de baver sur quelques bolides garés juste en bas de son hôtel. Leur voiture de location faisait vraiment pâle figure, c’est sûr…

De g. à d. Ferrari 430 Scuderia et Lamborghini Gallardo Alfa Roméeo 8C et Mazeratti Granturismo Mazda 5! Et le prix de l’essence est pour un gallon (3,8l)….

Cédric s’est rendu à l’évidence, ça allait être très très dur de résister et de ne passer son temps qu’à bosser et discuter de science avec ses collègues. Foutu pour foutu, il s’est donc résolu à y aller à fond. Il a commencé par explorer un peu les environs du centre de conférence pendant les pauses (si, il y a des pauses pendant les congrès, c’est une honte non? Non, car en contrepartie, les conférences se terminent à 22h)

La montagne est tellement jolie… Tiens voilà Heidi! Ah non, c’est Marielle! Snowmass et la vallée à la nuit tombante

On voit qu’on est quand même haut … … il reste de quoi faire des boules de neige

Au détour d’un chemin, Marielle, une collègue de Cédric est tombé sur ça (photos prises sans zoom…)

Un indice Mais oui, c’est un … (je ne vaux pas mettre la honte à ma famille de chasseur, vous complétez vous mêmes

Et un soir certains conférenciers sont rentrés à toute vitesse dans le centre en disant qu’ils avaient vu un ours passer entre les bâtiments. Apparemment, ça arrive fréquemment car il y a partout des instructions sur « comment se comporter si vous croisez un ours ». Au cas (très probable, je sais) où vous croiseriez un ours, je vous refile le tuyau: regardez-le dans les yeux, ne lui tournez pas le dos pour vous enfuir, grandissez-vous en levant les bras et s’il vous attaque, ripostez (fight back). N’étant pourvue ni de griffes ni de crocs, je le sens moyen la riposte non?

Bref, après avoir exploré les environs, Cédric s’est laissé tenter par une des activités proposées pour l’après-midi libre (encore une fois, ne vous affolez pas, il y avait des conférences le soir 😉 ) et il a descendu un bout de la Colorado river en raft. Pour ceux qui ne connaissent pas le principe, tu embarques à 6 clampins dans un bateau pneumatique avec un pilote, tu pagaies et au premier rapide venu, le bateau se tord dans tous les sens et tu en prends plein la tronche pour pas un rond. Un peu comme ça….

on prend de l’élan allez, c’est mou, on accélère! et splash

première vague! Pas le temps de bailler aux corneilles On reste concentrés …

… pour la deuxième vague Et re-splash! Et Cédric en redemande! 

Détail amusant, en dehors d’une collègue bulgare de Cédric (elle porte un chapeau blanc), toutes les filles du bateau étaient françaises. Et pour ce qui est de la température de l’eau, c’était bien frais selon Cédric mais leur pilote leur a proposé de passer un rapide dans l’eau et la baignade était revigorante, dans tous les sens du terme… On ne rigole pas de la qualité des photos suivantes qui ont l’air de dater d’avant ma naissance, elles ont juste été prises avec un jetable waterproof et scannées.

Les scientifiques marins d’eau douce en goguette Cédric heureux comme un poisson dans l’eau La Colorado river

Pour finir en apothéose, Cédric et ses collègues sont allés faire une randonnée au pied de Maroon Bells, une des montagnes les plus photographiées des Etats-Unis (et franchement, on ne se demande pas pourquoi).

Maroon Bells 1 Maroon Lake Cox lab at Maroon Bells

Au programme, marche entre les Aspen (la variété locale de bouleau), trempage des pieds dans le lac (bien glacé pour le coup) et découverte de la faune locale: marmottes, chipmunk (XXL par rapport à ceux du Wisconsin) et autres rongeurs inconnus.

Le fait que les bouleaux s’appellent Aspens, c’était déjà un mauvais signe Céd! Bien fraiche la flotte! Une Marmotte (mais pas de chocolat Milka, déception!)

Un chipmunk taille XXL… … et pas farouche! Tekitoi?

Après un début de rando tranquille, Cédric et Marielle ont lâché le reste du groupe pour monter un peu plus haut. Ils se sont fait 200m de dénivelé en 30min alors qu’ils en avaient fait autant en 2h. Pour une fois que la fonction altimètre de la montre sert!

A ta place … … j’aurais craché mes poumons!

Mais ça vaut le coup d’oeil, je suis bien d’accord!  Maroon Bells 3 Maroon Bells 2

Ca aurait été dommage de rester enfermé dans le centre de conférence non? Mais j’oubliais, Cédric a bossé quand même!

Il paraît que les sorties au bar après les confs, c’est encore du boulot…

Oups, mauvaise photo (quoiqu’il paraît que les sorties au bar après les confs, c’est encore du boulot…)! C’est celle-là la bonne 🙂

Cédric et son poster

Titre du poster: DdrB an alternative SSB protein induced by ionizing radiation in the bacterium Deinococcus radiodurans. Je vais peut-être arrêter de faire la maligne là? 😉

Pour Papi Bernard

dimanche, octobre 4th, 2009

En hommage à mon Papi qui nous a quitté hier

 Papi Bernard 1   Papi, Mamie et Alban   Papi piégeur

« Tiens, v’là la jeunesse ! »

C’est comme ça que tu nous accueillais le plus souvent sur le pas de la porte avec un grand sourire. Comment ne pas penser à toi sans me rappeler ces expressions imagées que je n’entendais que dans ta bouche et que je guettais au fil des conversations comme autant de petits signes de connivence. Ma préférée reste « il vaut mieux voir vos talons que vos pointes » que tu ne manquais jamais de nous sortir en rigolant lorsque nous engloutissions les bons petits plats de Mamie.

Avant que tu prennes ta retraite, la ferme prenait tout ton temps et j’étais drôlement contente quand arrivait le moment de la moisson. Nous allions te porter le goûter avec Mamie et j’avais l’occasion de te voir conduire la moissonneuse ou le tracteur qui m’impressionnaient et me plaisaient tout à la fois. C’est grâce à toi que moi, « la fille de la ville », j’ai appris naturellement le rythme des saisons, la patience et le travail  nécessaires pour espérer que la nature soit généreuse.

Après la moisson venait la période de la chasse, sans doute ton moment préféré de l’année. C’est un plaisir auquel tu n’as jamais renoncé. Tu étais « enrag頻 comme disait Mamie. Les chevreuils du petit bois vont te regretter cet hiver…

Une fois rentrés de la chasse, les parties de cartes pouvaient commencer. Tarot, « coinche » et bien sûr bridge, même de la pièce d’à côté on pouvait t’entendre t’exclamer sur un beau point ou lâcher un juron retentissant en cas d’erreur stratégique.

Pourtant, tu étais d’un naturel plutôt calme. Lorsque tu nous emmenais en plaine pour nous apprendre à conduire, tu ponctuais nos erreurs d’un « Nous calons » tranquille. Ce mélange d’attention à nos progrès et de patience face à nos tâtonnements  nous faisait attendre la prochaine leçon de pilotage de la camionnette avec impatience.

Ce calme habituel rendait ton rire très précieux. Combien de fois pendant les vacances à St Erme nous sommes nous glissées dans votre lit le matin pour que tu finisses par faire semblant de tomber du lit en grommelant que tu allais chercher les croissants ? Combien de fois t’avons-nous demandé de nous chanter un de tes airs d’opérette ou une de tes chansons de jeunesse préférés pour avoir le plaisir des quelques pas de danse qui les accompagnaient immanquablement?

Et ce qui me faisait me sentir aussi proche de toi, c’était ton amour des livres et des revues historiques que tu dévorais. Quand j’étais en terminale et que je te parlais du programme d’histoire du bac, tu avais toujours une anecdote qui me faisait regretter de ne pas t’avoir comme prof. Tu avais aussi ce don de pouvoir lire tout en suivant l’émission de télé que nous regardions. Je te voyais tourner les pages de ton livre tout en riant aux blagues de Louis de Funès et Bourvil : un tour de force dont je suis bien incapable.

Je suis heureuse de tous ces merveilleux souvenirs avec toi mais je regrette tout le temps que nous ne passerons plus ensemble. Je t’aime mon Papi, tu me manques.

 Papi Bernard et Ninie