C’est une des traductions possibles de « Fast delivery« , delivery signifiant à la fois accouchement et livraison.
Je me suis réveillée vers 3h30 mardi matin en sentant des contractions. Le temps de les monitorer pour vérifier que ce n’était pas un faux travail, d’appeler notre copine Hélène qui s’était proposée de garder Alban, d’empaqueter deux bricoles de dernière minutes, de discuter avec Hélène, on est partis à la maternité vers 5h30. Sans trop d’inquiétude pour ma part, j’avais l’impression que les contractions avaient la même intensité que quand on était partis à l’hôpital pour Alban. Et pour Alban, arrivés à l’hôpital à 21h, j’avais accouché à 8h37 le lendemain. Autant dire que même si le deuxième accouchement est plus rapide, on pensait avoir le temps.
Finalement, les choses se sont un peu précipitées. Arrivés au triage l’infirmière nous a fait poireauter parce qu’elle avait deux autres patientes « à problème » et que selon elle, j’avais l’air bien. Résultat, examen d’admission vers 6h15 et je l’ai réussi haut la main l’examen: dilatée à 8cm (pour les non initiés, le col doit être dilaté à 10cm pour pouvoir accoucher). Et le bébé bien bas, mais ça, il l’était depuis quelques semaines. On nous a donc installés vite fait dans une chambre car dans l’hôpital où nous étions, chaque chambre est médicalisée et tu accouches donc dans ta chambre, pas en salle de travail. Bon, je dis chambre par habitude, l’appellation officielle c’est « suite » (en franglais dans le texte) et vu la taille de la pièce, ce n’est pas usurpé. Et il y a aussi une super baignoire avec des jets d’eau massant, le câble, un room service, bref, c’est vrai que le concept est plus proche de l’hôtel que de l’hôpital.
Cela dit, quand tu te tortilles de douleur toutes les 5 minutes, tu te rappelles bien le contexte et le room service ne t’es pas d’un grand secours! Nous avons répondu aux questions de l’infirmière en attendant que mon médecin arrive. Elle est arrivée un peu avant 7h, m’a examiné, m’a demandé si elle avait le temps de courir à la cafétaria prendre un café avant que je commence « la poussée » (poétiques les termes techniques non?). Au début j’ai dit oui, et finalement, ben non. Parce que j’ai eu envie de pousser quasiment tout de suite après qu’elle soit partie. Rappelée en catastrophe, elle est arrivée pour constituer l’un des membres du nombreux public qui participe/assiste à un accouchement aux USA. Il y avait donc mon médecin qui est généraliste avec une spécialisation en gynécologie, deux infirmières et une gynécologue obstétrique qui a dirigé les opérations. Plus une petite infirmière stagiaire dont on m’avait demandé si ça ne me dérangeait pas qu’elle observe l’accouchement.
Sous les encouragements de ce public nombreux et enthousiaste (à l’américaine l’enthousiasme, un peu exagéré mais toujours positif) et surtout avec le soutien de mon Doudou Cédric, 15/20 minutes de poussée et hop, le bonheur de découvrir la frimousse de notre petit Thomas à 7h44 tapantes. Cédric a fièrement coupé le cordon.
Thomas a un peu fait son timide au début:
Il faut dire que parmi les soins, on lui a badigeonné les yeux avec un antibiotique, ce qui lui fait faire de drôles de trombines.
Mais après une étude approfondie d’une demi-seconde, le verdict est tombé: c’est le plus beau nouveau-né du monde, à égalité avec son frère bien sûr;-). De toute façon, y a un air de famille entre les deux frangins!
Le verdict est unanime, tout le public présent dans la suite a été conquis par son teint rose, même l’infirmière qui s’est fait faire pipi dessus pendant qu’elle le pesait sans couche. On rappelle les mensurations de la bestiole: 50 cm (20 pouces) et 3,9kg (8 livres et 10 onces). Il a même été testé pour savoir s’il n’est pas diabétique (non, non!), il est considéré comme « Large » par les américains…
Cédric est aussi gaga de Thomas que d’Alban et comme d’habitude, il accapare son fiston sous le vague prétexte que l’ayant eu tout à moi pendant 9 mois, je peux bien partager un peu.
Honnêtement, au moment de changer les couches, je suis bien contente que super papa Cédric se dévoue! Surtout que l’hôpital utilise des couches lavables en tissu, pas les mêmes que les nôtres évidemment et à mon humble avis, super moins pratique. Du genre avec une couche en tissu deux fois plus grosse que la culotte en plastique qui va avec. Du coup, le scratch est au bord de l’implosion, c’est un peu naze!
Heureusement, Thomas est un bébé hyper cool qui reste calme pendant qu’on s’agite autour de lui. Heureusement pour nous je veux dire car il y a un nouveau truc qu’on a dû apprendre à faire alors qu’on se considèrent comme parents expérimentés Level 1 (la version en dessous, c’est parent newbie Level 0): l’entortillage de bébé dans des couvertures. La turbulette/gigoteuse n’ayant pas traversé l’Atlantique, les bébés sont toujours « langés » dans des couvertures le temps du séjour à la maternité. Au début, je ricanais en disant « Je vais lui mettre un pyjama et une turbulette au petit et leur apprendre la vie aux américains ». Et finalement, l’infirmière qui s’est occupée de lui nous l’a rendu « empaqueté » et tout joyeux car il retrouve les sensations intra-utérines (un peu à l’étroit donc!). Du coup, atelier origami pour tout le monde!
Et voilà le résultat!
Il n’y a pas que Cédric et moi qui ayons « upgradé » avec l’arrivée de Thomas. Alban est passé Big Brother (il a un bel autocollant vert pour l’afficher)! La première entrevue a été assez distante. Genre, si j’ignore la concurrence, elle va peut être disparaître, et puis j’ai une super fenêtre panoramique rien que pour moi!.
Et puis finalement, c’est bien intéressant ce petit truc qui fait des tas de bruits rigolos et qui a l’air de passionner Papa et Maman. Donc, place aux « cayesses », aux « cayins », au « biyous » et aux coups de main pour changer la couche.
Si vous avez droit à cet article 1 journée 1/2 à peine après l’accouchement, c’est que j’ai déjà quitté l’hôpital/hôtel. La suite était confortable mais bien trop fréquentée par du personnel hospitalier multiple et varié. Après 5 passages de deux infirmières et de3 médecins pour prendre pouls, tension, températures, faire des tests d’audition, et ce en pleine nuit, j’ai décidé de mettre fin à mon tête à tête avec Thomas pour retrouver toute mes « boys ». Ben quoi, 3 beaux garçons pour moi toute seule, j’aurais tort de me priver!