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Management à l’américaine

samedi, octobre 10th, 2009

Avertissement: cet article est à lire au 2ème, voire 3ème degré (en vrai Cédric aime passer du temps au labo, mais encore plus avec sa famille. Il vient même de prendre sa première semaine de vacances depuis Noël dernier 🙂 ).

Cédric n’est pas du genre à se plaindre et il a peur des risques de représailles mais trop, c’est trop, il faut que je vous en dise plus sur la façon terrible dont les chercheurs sont traités aux Etats-Unis.

Petit rappel de la situation: le chercheur, notamment le scientifique et surtout le Cédric est passionné par ce qu’il fait. En conséquence, passer des heures et des heures au labo à travailler d’arrache-pied sur 4 manips à la fois et ne pas prendre beaucoup de vacances n’est jamais un problème. Et puis quand on fait de la biologie, on travaille avec le vivant qui fait bien ce qu’il veut et qu’on ne peut pas toujours mettre en pause le vendredi soir. Bref, un pays qui rigole quand on leur parle des 35h par semaine, qui octroie parcimonieusement les jours de congés aux employés et dans lequel les mots RTT n’ont même pas de traduction aurait du être un paradis. Erreur, grave erreur!

Cédric a eu la malchance de tomber dans un labo avec un chef sympa. Il a par exemple organisé (enfin demandé à quelqu’un de l’équipe d’organiser, il ne faut pas exagérer non plus, un chef reste un chef 😉 ) une sortie en canoë sur la Wisconsin river. Toute une journée (de semaine!) à ne rien faire d’autre que s’amuser: l’horreur! Comme vous allez le voir sur les photos, toute l’équipe joue bien le jeu et fait semblant de passer un bon moment.

Tout le monde reste groupir! C’est pas gai (ok, je sors!) Un peu plus d’enthousiasme Cédric, Mike est juste derrière toi!

Heureusement, il a plu toute la journée et il n’y avait pas d’endroit pour s’abriter pour pique-niquer. Et il y a eu moults échouages sur des bancs de sable (surtout dans le canoë de Cédric dans lequel la répartition du poids était, disons poliment, inhomogène…)

I’m eating in the rain! Echoué! Coulé!

C’était la première alerte. Cédric aurait du se méfier et surveiller les signes avant coureurs.

Oiseau de mauvais augure.

Mais il est tombé dans un piège. Mike (son chef) lui a dit: « On part en congrès dans le Colorado ». A priori, que du bonheur: un congrès on y rencontre d’autres intoxiqués du boulot (la plupart des congrès scientifiques commencent le dimanche…). Et puis le Colorado, c’est pas Hawaï.

Au début, pas de souci, atterrissage à Denver, la Mile-High City car son altitude officielle exacte est d’un mile (1 609 m ou 5280pieds/feets) au-dessus du niveau de la mer.

Denver, Denver 2 minutes d’arrêt! Denver buildings et montagne

Puis début du périple pour atteindre le lieu de la conférence, Snowmass, ville située dans les montagnes Rocheuses. D’ailleurs, ça grimpe sec pour y arriver!

Altitude de départ: 1626m  Entrée du tunnel peu de temps après: 3.350m

Les panneaux « Plus de freins, ne sortez pas, restez sur la I-70 » ont fait rire Cédric qui a aussi apprécié les aménagements routiers pour les camions en perdition.

Plus de freins? Dommage!  Piste de décollage pour camion

L’équivalent de la DDE locale a décidément le sens de l’humour car sur des tronçons de route larges comme un chemin muletier, on trouve des panneaux « Ne pas dépasser ». Et cerise sur le gâteau, il y avait aussi la sortie pour la ville qui n’a pas de nom, « No name » en américain dans le texte.

Ne pas dépasser On s’en serait douté non? Mon nom est personne

C’est là qu’il a commencé à se rendre compte qu’il y avait anguille sous roche: un fois quittée la plaine de Denver, et malgré l’exploitation minière qui défigure la montagne, les paysage devenaient assez beaux.

Les montagnes Rocheuses La montagne de cuivre et la ville de plomb: accueillant non? La montangne a une sale mine

Pause déjeuner dans le far west profond, à Leadville (la ville du plomb: exploitation minière intensive ou cow-boys à la gâchette facile?) histoire d’endormir ses soupçons.

Le saloon légendaire de Leadville Les Etats-Unis, un pays fier de sa modernité ;-) Et de ses armes à feu…

Mais une fois le repas avalé, ce n’était plus anguille sous le rocher, c’était baleine sous le gravier qu’il y avait! La montagne était tout simplement magnifique alors que normalement, un déplacement professionnel, ça doit être dans un endroit moche, pour ne pas se laisser distraire. Quelques photos de l’Independance Pass (Le col de l’Indépendance) qui est la ligne de partage des eaux des USA. A l’ouest, les rivières se jettent dans le Pacifique, à l’est, dans l’Atlantique ou le Golfe du Mexique. Altitude 12095 pieds soit 3686m.

Independance pass Fais pas chaud on dirait… Il reste même un peu de neige!

Il restait un dernier espoir à Cédric, que Snowmass ne soit pas aussi sympa que les paysages qui l’entourent. Espoir entretenu par la présence d’un aéroport blindé de jets privés à quelques kilomètres à peine de l’arrivée à destination.

A un jet de pierre de Snowmass

C’était un peu incongru (et moche) tous ces avions au milieu des montagnes Rocheuses et des enclos avec des mustangs (les chevaux, pas les voitures) qui gambadent.

Allze hop, rodéo!

L’explication de la présence de ces jets privés est que Snowmass est très proche de la ville d’Aspen qui est l’équivalent américain de Megève ou de Gstaad, une station de ski très, très huppée.  Voilà à quoi ressemblent les rues d’Aspen (je vous laisse admirer les enseignes de luxes, les rues super bien aménagées et fleuries et la présence de canards en plastoc jaune en rapport avec une action caritative comme seuls les américains savent en organiser).

Ceci n’est pas un photomontage Plus sympa qu’une jardinière non? Il y a une course de canard dans le “caniveau”

Sotheby’s vend des canards en plastique maintenant? Et Cédric qui n’en a même pas profité pour faire du shopping!

Snowmass en comparaison, c’est pouilleux, mais ça reste plutôt pas mal.

Snowmass depuis la chambre d’hôtel de Cédric Les pistes de ski Faudra revenir en hiver, tout était fermé

Cédric a même eu l’occasion de baver sur quelques bolides garés juste en bas de son hôtel. Leur voiture de location faisait vraiment pâle figure, c’est sûr…

De g. à d. Ferrari 430 Scuderia et Lamborghini Gallardo Alfa Roméeo 8C et Mazeratti Granturismo Mazda 5! Et le prix de l’essence est pour un gallon (3,8l)….

Cédric s’est rendu à l’évidence, ça allait être très très dur de résister et de ne passer son temps qu’à bosser et discuter de science avec ses collègues. Foutu pour foutu, il s’est donc résolu à y aller à fond. Il a commencé par explorer un peu les environs du centre de conférence pendant les pauses (si, il y a des pauses pendant les congrès, c’est une honte non? Non, car en contrepartie, les conférences se terminent à 22h)

La montagne est tellement jolie… Tiens voilà Heidi! Ah non, c’est Marielle! Snowmass et la vallée à la nuit tombante

On voit qu’on est quand même haut … … il reste de quoi faire des boules de neige

Au détour d’un chemin, Marielle, une collègue de Cédric est tombé sur ça (photos prises sans zoom…)

Un indice Mais oui, c’est un … (je ne vaux pas mettre la honte à ma famille de chasseur, vous complétez vous mêmes

Et un soir certains conférenciers sont rentrés à toute vitesse dans le centre en disant qu’ils avaient vu un ours passer entre les bâtiments. Apparemment, ça arrive fréquemment car il y a partout des instructions sur « comment se comporter si vous croisez un ours ». Au cas (très probable, je sais) où vous croiseriez un ours, je vous refile le tuyau: regardez-le dans les yeux, ne lui tournez pas le dos pour vous enfuir, grandissez-vous en levant les bras et s’il vous attaque, ripostez (fight back). N’étant pourvue ni de griffes ni de crocs, je le sens moyen la riposte non?

Bref, après avoir exploré les environs, Cédric s’est laissé tenter par une des activités proposées pour l’après-midi libre (encore une fois, ne vous affolez pas, il y avait des conférences le soir 😉 ) et il a descendu un bout de la Colorado river en raft. Pour ceux qui ne connaissent pas le principe, tu embarques à 6 clampins dans un bateau pneumatique avec un pilote, tu pagaies et au premier rapide venu, le bateau se tord dans tous les sens et tu en prends plein la tronche pour pas un rond. Un peu comme ça….

on prend de l’élan allez, c’est mou, on accélère! et splash

première vague! Pas le temps de bailler aux corneilles On reste concentrés …

… pour la deuxième vague Et re-splash! Et Cédric en redemande! 

Détail amusant, en dehors d’une collègue bulgare de Cédric (elle porte un chapeau blanc), toutes les filles du bateau étaient françaises. Et pour ce qui est de la température de l’eau, c’était bien frais selon Cédric mais leur pilote leur a proposé de passer un rapide dans l’eau et la baignade était revigorante, dans tous les sens du terme… On ne rigole pas de la qualité des photos suivantes qui ont l’air de dater d’avant ma naissance, elles ont juste été prises avec un jetable waterproof et scannées.

Les scientifiques marins d’eau douce en goguette Cédric heureux comme un poisson dans l’eau La Colorado river

Pour finir en apothéose, Cédric et ses collègues sont allés faire une randonnée au pied de Maroon Bells, une des montagnes les plus photographiées des Etats-Unis (et franchement, on ne se demande pas pourquoi).

Maroon Bells 1 Maroon Lake Cox lab at Maroon Bells

Au programme, marche entre les Aspen (la variété locale de bouleau), trempage des pieds dans le lac (bien glacé pour le coup) et découverte de la faune locale: marmottes, chipmunk (XXL par rapport à ceux du Wisconsin) et autres rongeurs inconnus.

Le fait que les bouleaux s’appellent Aspens, c’était déjà un mauvais signe Céd! Bien fraiche la flotte! Une Marmotte (mais pas de chocolat Milka, déception!)

Un chipmunk taille XXL… … et pas farouche! Tekitoi?

Après un début de rando tranquille, Cédric et Marielle ont lâché le reste du groupe pour monter un peu plus haut. Ils se sont fait 200m de dénivelé en 30min alors qu’ils en avaient fait autant en 2h. Pour une fois que la fonction altimètre de la montre sert!

A ta place … … j’aurais craché mes poumons!

Mais ça vaut le coup d’oeil, je suis bien d’accord!  Maroon Bells 3 Maroon Bells 2

Ca aurait été dommage de rester enfermé dans le centre de conférence non? Mais j’oubliais, Cédric a bossé quand même!

Il paraît que les sorties au bar après les confs, c’est encore du boulot…

Oups, mauvaise photo (quoiqu’il paraît que les sorties au bar après les confs, c’est encore du boulot…)! C’est celle-là la bonne 🙂

Cédric et son poster

Titre du poster: DdrB an alternative SSB protein induced by ionizing radiation in the bacterium Deinococcus radiodurans. Je vais peut-être arrêter de faire la maligne là? 😉

Complètement gelé!

mercredi, février 25th, 2009

Le titre vaut autant pour le lac Monona, cadre du Polar Plunge, que pour Cédric qui a décidé de le faire.

Rappel pour les non initiés, la devise du Polar Plunge c’est « Freezin for a reason » = se geler pour une  (bonne) raison. Se geler car le concept de l’évènement est de plonger dans le lac Monona (enfin dans un trou fait dans le lac qui est tout gelé). La raison en question, ce sont les sportifs handicapés du Wisconsin qui bénéficient de l’argent récolté. Car oui, vous ne rêvez pas, il faut payer pour sauter dans de l’eau à 4°C! En réalité, il faut trouver des sponsors et finalement, des gens suffisamment sadiques pour t’envoyer au casse-pipe (et qui se prétendent même tes amis!), ça se trouve assez facilement! En moins de 15 jours, Cédric à récolté 200 dollars.

Bêtement, il y a quelques semaines, avec le redoux, Cédric s’inquiétait de ce que le lac soit encore gelé samedi dernier. C’était sans compter sur les hivers du Wisconsin: quand il  n’y en a plus, il y’en a encore! Après une accalmie de presque 1 mois 1/2 sans toucher à la pelle à neige, voici la météo du jour J:

Météo du samedi 21 février 2009

Ne vous fiez pas au soleil trompeur qui était affiché à 7h24 du matin, il s’est mis à neiger à 8h et ça n’a pas arrêté avant le début d’après-midi (résultat 25cm à pelleter). Par contre les températures sont réalistes: – 5°C qui paraît -10°C à cause du vent. Et au bord du lac, il y en a beaucoup du vent!

Cédric avait réussi à convaincre une partie de son labo de se joindre à lui pour aller se « baigner ». Présentation de l’équipe « Recombined force 2009« :

Asher, Marielle et Khanh Asher, Khanh, Audrey, Cédric et Marielle.

Présentation des supporters (qui ont eu bien du mérite aussi car on se caillait grave):

Mark, Falke et Rachel 

Ce sont les petits-copains des courageuses/inconscientes de l’équipe et une collègue de labo de Cédric à qui il reste un brin de jugeotte. Il y avait aussi certains de nos amis français et même notre proprio qui étaient venus encourager Cédric/voir s’ils n’avaient pas payé pour rien 😉

Evidemment, Alban et moi étions de la partie. Alban a moyennement apprécié l’attente dans le blizzard.

Virginie, Mark, Falke, Alban et Rachel Nan mais sérieux, qu’est-ce que je fous là?

Mais il faut dire que normalement, les américains sont les rois de l’accès facilité pour les personnes à mobilité réduite (handicapés/parents munis de poussette). Sur ce coup là, ils n’ont pas assuré, au moins pour les parents à poussette: le parking était à Perpète-les-Oies, il y’avait une navette entre le parking et le lac, mais pas moyen de mettre la poussette dans la navette. Résultat, Cédric nous a déposé, il est allé garer la voiture, attendu la navette, pris la navette (qui roulait à 2 à l’heure) et a fini par arriver. J’étais au téléphone en train d’essayer de le localiser pour son équipe, d’où mon air inquiet sur la photo: on a cru que son équipe allait devoir sauter sans lui!

Mais non, en bon capitaine, Cédric n’a pas failli à sa mission de motivation des troupes. Dernier discours avant le plongeon.

Le froid, c’est dans la tête, pensez que vous êtes aux Caraïbes! 

Malgré la neige et le vent, l’équipe garde le sourire.

Même pas froid! Les “Crazy scientists” (savants fous) sont dans la place!

Et puis au bout d’un moment, l’attente est un peu longue. Du coup, ils courent se mettre en place!

Heu si, finalement, un peu froid quand même! En route pour le plongeon! Et dans la joie et la bonne humeur!

…..3, …2, …1, … Jump!

Et plouf! Ou “pouf” comme dirait Alban

A voir la tête de certains/certaines, ça saisit! Le but du jeu est maintenant de traverser pour grimper l’escalier le plus vite possible et se mettre au chaud dans les jacuzzis. A ce petit jeu, Asher n’est pas très galant. Cédric lui a l’air dans son élément et fait le zouave pour la caméra.

Brr! Awesome!

Alors que tous ses collègues se dépêchent de se mettre au chaud dans les jacuzzis, Cédric montre à nouveau qu’il y a un gène de résistance au froid qui traîne dans sa famille. Il marche tranquille (c’est pas comme s’il sortait d’une eau à 4°C pour se retrouver à une température frôlant les -10°C…)

Vite, un jacuzzi! Froid, moi? Jamais! Après l’effort, le réconfort.

Il prend même le temps de venir nous faire un petit coucou. J’ai donc pu recueillir ses impressions « à chaud »: « C’était super, beaucoup moins dur que ce que j’avais imaginé. Le plus douloureux finalement, c’est le jacuzzi car la circulation sanguine se remet en marche et tu le sens bien. Mais ça file la pêche pour la journée (tu m’étonnes, vu la décharge d’adrénaline!) et je recommencerai bien! »

Trop bien le Polar Plunge!

En plus des photos, voici les vidéos de l’exploit (Merci à Hélène et Stéphane qui ont risqué des engelures aux doigts pour immortaliser l’instant):

Si Cédric remet ça l’année prochaine, on attend vos suggestions de déguisement (c’est « à l’américaine »: le côté festif avant tout!). Voici quelques exemples de cette année.

J’ame beaucoup les brassards! Attention chantier! Mais que fait la police?

C’est un truc de barbares! Full Monthy version Madison Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années!

Histoires naturelles

samedi, janvier 31st, 2009

Avec le décalage horaire, ça doit être l’heure de diffusion sur France Télévision de ces formidables émissions pour insomniaques ou lève-tôts: « Histoires Naturelles ». Avec des sujets aussi divers et passionants que la loutre musquée de la Lozère, le lapin nain des Cévennes ou la truite arc-en-ciel de Trifouillis-les-oies.

Eh bien dans le Wisconsin, on a mieux! On a les histoires de Mike.

Voici le mail que Cédric a reçu de la part de Mike (son chef d’équipe) il y a quelques jours:

Hi everyone,
Here are some pictures of the raccoon that recently took up residence  
in my attic. I snagged him with a Havahart trap, rented from the local  
hardware store. I suspected he was coming out each night, so I set the  
trap out on the back porch near the tree he would have had to climb  
down on. Baited it with dog food, with a slice of Foie gras (obtained  
from the doggie bag part of a restaurant meal from New Years eve) on  
top. I suspect the latter was too hard to resist.

He was cute, but prone to biting anything that got too close. He tried  
to look ferocious but it did not work too well when he was in the cage.

I let him go far west of Madison.
Mike

En VF, ça donne ça comme histoire:

« Salut tout le monde,

Voici quelques photos du raton-laveur qui a récemment élu domicile dans mon grenier. Je l’ai chopé avec un piège Havahart, loué à la quincaillerie locale. J’ai pensé qu’il sortait chaque nuit, donc j’ai installé le piège à l’arrière de la maison, à côté de l’arbre par lequel il descendait (du grenier NDLT). Je l’ai appâté avec des aliments pour chien surmontés d’une tranche de foie gras (obtenu dans le doggie bag d’un repas au restaurant pour le réveillon du Nouvel an). Je pense qu »il n’a pas su résister à ce dernier.

Il était mignon, mais avait tendance à mordre tout ce qui approchait. Il a essayé de paraître féroce mais ça n’a pas trop bien marché quand il était dans la cage.

Je l’ai relâché loin à l’ouest de Madison.

Mike »

La bête prise au piège Vive la liberté!

J’ai adoré le message pour plusieurs raisons:

– il montre l’ambiance hyper détendue et sympa du labo de Cédric. Son chef est une sommité dans son domaine mais il adore raconter des histoires de ce genre, voire des histoires dans lesquelles il n’a pas toujours le beau rôle et il les raconte hyper bien.

– le raton-laveur est trop mignon. En vrai, ce genre de bestiole, c’est une vérole. Ca traîne en ville sans aucune peur des chiens qui gardent les maisons (Mike a deux Colleys), d’ailleurs, ça n’a peur de rien et surtout pas des hommes, ça éventre les poubelles pour se nourrir et quand les poubelles sont hors d’atteinte, tout est bon pour essayer de rentrer dans les maisons et ravager l’intérieur. Mais quand même, qu’est-ce que c’est mignon!

Par contre, je m’insurge contre la technique de piégeage: du foie gras aux raton-laveurs? Et pourquoi pas de la confiture aux cochons? Cela dit, si le foie gras datait du nouvel an, il était peut être un peu avarié (un truc qui ne risque pas de se produire chez nous, il n’a pas le temps de pourrir le foie gras!). Et puis qu’est-ce que c’est que ces histoires de le relâcher à l’ouest de Madison? C’est par là qu’on habite nous! OK, on habite pas « loin à l’ouest de Madison » mais sachant que Mike habite au sud, voire légèrement au sud-est, pourquoi venir à l’ouest?

Enfin, on nous avait dit que le Wisconsin c’était le badger state (l’état des blaireaux), mais on a vu beaucoup plus de raton-laveurs (y compris dans notre quartier) que de blaireaux. On nous aurait menti?

PS: Joëlle,tant qu’on en est à parler de faune sauvage, qu’est-ce qu’il devient le marcassin des photos que tu nous a envoyé?

Your nose knows!

lundi, janvier 26th, 2009

L’année dernière, MGE (Madison Gas & Electricity) avait placardé ce jeu de mots (nose et knows se prononcent presque pareil), qu’on peut traduire par « votre nez sait », sur les bus pour inciter toute personne reniflant une odeur suspecte de gaz à les appeler.

Jeudi dernier le numéro aurait été utile à Cédric. Dans la matinée, tous les chercheurs du Biochemistry building (bâtiment de Biochimie) ont commencé à sentir une odeur de gaz très très forte. L’alarme n’a pas tardé à sonner, Cédric a juste eu le temps d’attraper son manteau et de sortir.

La police les a maintenu à bonne distance du bâtiment, en a fait évacuer d’autres par sécurité et a coupé la circulation sur la grande avenue 3×3 voies qui passe juste devant le labo de Cédric (ça a bien fichu la pagaille d’ailleurs!). Réaction de Cédric qui m’a téléphoné depuis la parking « Bon, selon la police, il y en a au moins pour 3h donc on en profite pour aller mange au resto avec mes collègues. Mais quand même, si le bâtiment saute, ça craint, je perds tout mon post-doc! ». En effet les souches conservées dans les congélateurs à -80°C risquent de ne pas aimer…

Heureusement, les équipes de MGE sont intervenues rapidement et efficacement et le bâtiment n’a pas sauté.

En revenant bosser l’après-midi, Cédric a eu l’explication sur le pourquoi de la fuite: le bâtiment juste à côté du labo de Cédric est en travaux.  Dans la matinée, l’entreprise de gros-oeuvre a pété la canalisation d’eau principale qui alimente les 2 bâtiments. Résultat, plus d’eau (ce qui avait déjà bien handicapé Cédric dans ses manips, la plupart des machines ou des expériences requérant un minimum d’eau) et surtout, un bon ravinement de la terre autour. Et dans les parages de la canalisation d’eau, il y avait … la canalisation de gaz! Qui a fini par lâcher elle-aussi.

Mais là où c’est vraiment la loi de l’embêtement maximum (on avait une autre expression quand je bossais à la construction, mais maintenant, je châtie mon langage), c’est que la fuite a eu lieu juste devant les bouches d’aération qui font entrer de l’air dans le bâtiment où travaille Cédric. Ce qui explique pourquoi ça s’est mis à sentir aussi fort, aussi vite: le gaz était aspiré dans le bâtiment. Un bâtiment plein de labos et donc de becs Bunsen… Et histoire de rigoler, l’après-midi, quand ils ont purgé la canalisation, ils n’ont pas coupé la ventilation, histoire que ça renifle bien le gaz  à nouveau dans le bâtiment et que tout le monde sorte en 4ème vitesse sans attendre l’alarme. Trop drôle comme blague non?

Enfin bon, tout est bien qui finit bien. Moi ça m’a rappelé mes glorieuses années au sein du groupe Suez ou dans le courtage à gérer des chantiers qui partent en vrac (le pire c’était les câbles France Télécom arrachés, ça coûtait bonbon). Et on a eu une pensée pour Guillaume aussi, notre gazier préféré.

Par contre, le soir on s’attendait à un super reportage aux infos locales. Normalement, pour la validation des plans de la nouvelle supérette du coin, ils te font un reportage de 5 minutes avec recueil des avis des riverains, historique de l’occupation du centre commercial depuis sa création et projection de fréquentation jusqu’en 2020. Et c’est suivi d’un débat en plateau avec intervention du président du comité de quartier, du gérant de la futur supérette, … Et en fait, rien. 30 secondes d’images de 3 bâtiments différents (mais même pas celui de Cédric) et la vague mention du gros souk au niveau de la circulation à cause de la fermeture de l’un des principaux axes de circulation de Madison. Une conclusion s’impose: les journalistes locaux manquent de nez! 😉

Que faire l’été à Madison? (2)

lundi, septembre 29th, 2008

On commence par ce qui est vraiment à Madison car le titre de ces articles est un peu inexact. Parfois, on sort de Madison aussi.

Alors l’incontournable: le Capitole!

Le Capitole et des touristes Il y’a même toute la collection des drapeaux!

Bah oui, Madison, c’est la capitale du Wisconsin quand même! Et comme il n’y a que 200.000 habitants et plus d’arbres que d’habitants, on aurait tendance à l’oublier. Donc, en route pour une petite piqure de rappel. Non, je vous épargne la redif des photos de la coupole, des mosaïques, des fresques des différentes salles, on vous l’avait déjà montré lors d’un  (ou plusieurs) précédent(s) article(s).

Perso, ça me plaît toujours autant et je commence à connaître la visite guidée par cœur ce qui fait que de temps en temps, je me la pète et c’est moi qui fait la visite! Je dérange même le vigile qui est devant le bureau du gouverneur pour qu’on puisse sacrifier au rituel porte-bonheur: frotter le nez du blaireau (qui est l’emblème du Wisconsin pour ceux qui prendrait le train en route).

Un porte-bonheur, un!  Deux porte-bonheur, deux! Et un petit dernier pour la route, on ne sait jamais!

Pour les autres petites anecdotes sur l’architecture et l’histoire du Capitole, il faudra venir voir ça en personne. Et n’oubliez pas le guide ;-)!

Tant qu’à rester downtown, oups pardon, dans le centre-ville, tous les samedis matins autour du Capitole, c’est le marché des fermiers. Alors évidemment, pour nous français, le concept du marché, ça fait belle lurette qu’on maîtrise. Ici en revanche,c’est pas très répandu et celui de Madison est réputé quasiment au niveau national (on va dire dans tout le Midwest au moins, les américains aiment bien exagérer un peu).

Et même s’il y’a des choses qu’on pourrait voir aussi en France,

Alors vous voyez bien qu’il fait beau à Madison l’été!  Des tomates pas calibrées et pas rouges, aux Etats-Unis, c’est limite subversif!

il y a des choses typiquement américaines:

– du sirop d’érable (ou plutôt des sirops d’érable), du fromage en plastique qui une fois fondu est très bon, et arrête de couiner sous la dent (on en connaît même qui en on acheté pour le ramener en France!), du pain vendu tout chaud qui ressemble à de la brioche avec du fromage dedans (en principe tu manges tout le pain avant même d’être rentré chez toi!)

Du sirop d’érable, ou plutôt des sirops d’érables! Du fromage en plastique sui une fois fondu est super bon. Dégustation du pain au fromage. 

– de la viande de bison en sticks, bien épicée,

Dégustation des sticks de viande de bison. C’est bon, mais ça pique!!!

– un gars bizarre avec un épi de maïs géant sur le tête. Pour l’anecdote « culturelle », normalement dans le Wisconsin, on se met des chapeaux en forme de quart de fromage sur la tête car le surnom des habitants c’est cheesehead, tête de fromage.

Oh, oh,oh, Géant vert!

Le tout dans une ambiance musicale variée:

Un petit air de banjo Un petit peu de classique Et on revient à la country

Pour ceux qui ont l’oeil et qui pensent que les musiciens de rue américains se font beaucoup d’argent (rapport au nombre de billet dans les étuis) la plupart des gens déposent en effet des billets, mais de … 1$.

Et pour finir, un petit clin d’oeil à la période de campagne présidentielle:

Badges, affiches, posters, il y en a pour tous les goûts. Miam!

Sur la deuxième photo, en bas à droite, les cookies sont identiques au logo de campagne de Barack Obama. Vous l’auriez deviné vous que Madison est un bastion démocrate dans un état plutôt républicain?

Il y ausi des choses à faire à Madison quand on vient avec des enfants:

 Le Children’s Museum, le musée des enfants qui n’a de musée que le nom. C’est plus un grand espace de jeux avec une approche un peu pédagogique des choses, mais c’est surtout fun. On peut pêcher des poissons et ramasser des poireaux, cuisiner des pizzas, escalader des arbres en plastoc, jouer à la poupée ou à la voiture…

Ca mord! Après les produits de la mer, les produits de la terre Allez, on se crache dans les mains et on y va

Il y a le Zoo aussi. Il est pas énorme mais pour des enfants c’est la bonne taille. En plus de tous les animaux qu’on peut y voir, il y a un super terrain de jeux avec des fossiles reconstitués. De quoi créer des vocations d’archéologue ou de paléontologue.

A cheval sur une tortue  C’est au moins le squelette d’un T-Rex ça non?

Puisqu’on parle science, une des étapes du circuit « Madison, ça cartonne » c’est le labo de Cédric.

Déjà de l’extérieur, ça en jette:

Il faut deviner où est la fenêtre de Cédric!

Et ça ce n’est que le côté du bâtiment, la façade sur laquelle sonne le bureau/paillasse de Cédric. Paillasse pour les incultes en science (comme moi avant de rencontrer Cédric) ce n’est pas parce qu’il dort au labo (quoique), c’est le nom technique de l’endroit où il fait ses manips.

A l’intérieur, c’est pas mal non plus:

Désolée si vous avez le vertige.

Là, c’est juste le sol vu depuis le 3ème étage (qui est en fait le 2ème chez nous, les américains n’ont pas de rez-de -chaussée, ils attaquent directement au 1er étage). Ca représente une partie des choses étudiées en Biochimie: de l’ADN, des bases azotées, des lipides, …

Sinon, l’intérieur de son labo, ça ressemble à ça:

Cédric à la paillasse. Interrompu en plein boulot La cafét. Si c’est important la cafét!

La dernière photo c’est la cafét’, si c’est important la cafét’.

Voilà pour les incontournables de Madison! Pour le reste, suivez le guide!