J'ai mon permis!

Alors pour tout ceux qui pensent qu’il s’agit de mon permis de conduire, euh, non, toujours pas. Maintenant que les routes sont dégagées, je vais m’y mettre, promis!
Le permis dont je parle, c’est mon « work permit », mon permis de travail! Petit topo pour les gens fâchés avec les démarches administratives: Cédric a un visa qui lui permet de travailler et moi et Alban avons des visas d’accompagnateurs. Toutefois, les USA dans leur grande bonté autorisent les accompagnateurs à travailler mais (et c’est là que ça devient marrant) à condition que cela ne soit pas indispensable au budget du foyer (en tout cas pour le type de visa que nous avons). Comme j’avais envie de garder une petite activité professionnelle afin de maintenir mon cerveau en état de marche, j’ai pris ma plus belle plume et expliqué à l’immigration américaine que, merci, niveau budget avec le salaire de Cédric on s’en sort très bien (et il faut faire un décompte précis attention!) mais que comme on avait l’intention de claquer plein de sous en loisirs divers et variés, il nous fallait un revenu complémentaire. Ce billet doux, plus un petit chèque, plus des copies de passeport, visas et autres documents administratifs envoyés, il n’a pas fallut attendre trop longtemps (un bon mois) pour recevoir le précieux sésame.

Permis de travail

Alors, c’est pas le tout d’avoir un permis de travail, sans travail, aucun intérêt. En effet, mais aux Etats-Unis les petits boulots c’est pas ça qui manque. J’aurais pu être embauchée 20 fois comme caissière ou vendeuse car quasiment tous les magasins ont des affichettes « Now hiring » (on embauche). Ayant à m’occuper de mon loupiot, je me suis payé le luxe d’être un peu plus sélective et j’ai trouvé le boulot correspondant à mes critères (stimulant intellectuellement et avec des horaires flexibles): je donne des cours de français sur internet (par Skype). Alors évidemment, ça paye pas des masses (faut pas non plus trop en demander) mais je m’éclate avec mes étudiants. Ils sont de tous âge et de tous niveaux et surtout, ils sont super motivés ce qui est très agréable. J’ai d’ailleurs appris à ce propos que le français était la langue étrangère la plus enseignée aux Etats-Unis. J’aurais parié sur l’espagnol.
En vrac, j’ai une étudiante avec laquelle j’étudie Cyrano de Bergerac et qui me pousse dans mes retranchements linguistiques et culturels, une petite collégienne de 15 ans qui apprend le français à l’école mais qui va visiter Paris cet été et qui ne sait même pas demander son chemin, un débutant de 40 ans qui ne connaît pas un mot à part bonjour et en bonus, j’ai eu une étudiante en histoire de l’art qui devait préparer un examen de traduction français/anglais pour son Master. Nous nous sommes donc pris la tête de concert sur des textes relatifs à des oeuvres d’art totalement inconnues, avec des mots de français que je ne connaissais même pas (alors pour les traduire en anglais, ça ce complique) et que tout ceux qui ricanent m’explique ce qu’est un rinceau d’acanthe sans regarder le dictionnaire. Dans l’expression, j’avais acanthe mais ça n’éclairait pas grand chose… Heureusement, elle a passé son examen et trop de bonheur, elle l’a eu.
Enfin voilà, je me retrouve de l’autre côté de la barrière et je dédicace cet article à Elodie et à Eric (et à tous les profs qui le liront): avec un élève motivé, donner des cours peut déjà être difficile. Face à 25 gamins/ados plus ou moins concernés, je sens que je ne ferais pas le poids!

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