Curiosités linguistiques

Tout d’abord, il y’a longtemps qu’on avait pas écrit un article, désolés…

Je vous rassure, ce n’est pas qu’on a (déjà) plus rien à dire, c’est juste que Cédric a pas mal de boulot en ce moment. Et avec le principe des vases communiquants, plus il passe de temps au labo, plus je fais de choses « pour la communauté » ce qui me laisse moins de loisirs.

Si on rajoute là-dessus notre proche déménagement (et nos meubles qui se rapprochent mais qui ne sont toujours pas dédouannés), la neige qui est retombée et qu’il a fallut pelleter, on a pas mal de choses à  gérer.

Pour revenir au sujet de cet article, certains de nos assidus lecteurs nous ont demandé comment on s’en sortait en anglais.

Alors pour la compréhension, pas de souci majeur. L’accent du Wisconsin est assez facile à comprendre pour nous, plus facile que l’accent du nord de l’Angleterre par exemple. Pour ce qui est de parler, pour Cédric (qui était en section européenne au collège et au lycée) trop facile. Pour moi, après quelques jours d’adaptation nécessaires, ça va de mieux en mieux et même si je bute encore sur certains points de conjugaison ou de grammaire (Elodie, tu serais horrifiée des fautes que je fais parfois dans le feu de la conversation, même tes élèves font mieux, j’en suis sûre). J’arrive même à faire des blagues qui font rigoler mes interlocuteurs, c’est pour dire que je suis sur la bonne voie.

Les américains sont toujours assez curieux de savoir où on a appris à parler anglais, combien de temps on a étudié et surtout, ils nous disent régulièrement qu’on parle bien anglais ce qui est plutôt agréable à entendre. Cela n’empêche pas qu’on se fait repérer comme étranger (alien et pas foreigner… ça met direct dans l’ambiance) dans les deux secondes suivants le début d’une phrase, question d’accent bien sûr. Par exemple, les caissiers au supermarché me demandent souvent d’où je viens alors que l’on n’échange que quelques mots. Cela dit, cela aurait tendance à être moins fréquent que lors de notre arrivée, on va finir par se fondre dans la masse.

Au début, ce qui m’a posé problème, c’était surtout le vocabulaire. D’une part car mon anglais était un peu rouillé et d’autre part car j’ai appris l’anglais du pays de Gracieuse Majesté. Et au pays des cow-boys plus graisseux que gracieux, on ne désigne pas les mêmes choses par les mêmes mots. Cela dit, ce n’est pas le plus perturbant. Le plus difficile à corriger quand on parle, ce sont les termes anglais utilisés communément dans la langue française et qui font ouvrir des yeux ronds aux américains.

Petits exemples:

– Ne pas faire de compliment à quelqu’un sur le smoking qu’il portait le jour de son mariage, ici ça s’appelle un tuxeido.

– Ne pas demander à un vendeur où est le rayon des tennis ou des baskets dans un magasin, ici les chaussures de sport sont des runnings.

– Ne pas demander comment était le match de hockey, de football ou de n’importe quel sport, ici, c’est un game. A la limite, pour le tennis ou la boxe, on parle de match.

Et ça c’était juste les quelques exemples récents qui me reviennent en mémoire!

Après il y a le mot anglais mais qu’on prononce comme des français et que personne ne comprend. Par exemple, un sweat-shirt en France, on va le prononcer « swit-cheurt » et bien la bonne prononciation, c’est « swèèt-cheurt ». Et je n’ai entendu personne parler de pull-over, quelque soit la prononciation.

Et pour finir, il y a le mot qu’on connaît et qu’on prononce bien mais qui recouvre une réalité tellement différente de celle de la France qu’on se demande si ce mot veut bien dire ce qu’on a appris au bahut. Ainsi notre première visite dans une pharmacy nous a laissé  interloqués. Il y’avait des médicaments certes (mais il y’en a plein les rayons des supermarchés de tout façon), des compléments alimentaires, des équipements médicaux jusque là, rien de bien inhabituel, des produits de beauté (soit), puis des produits d’entretien ménager, de la vaisselle en plastique, un rayon « bazar » avec à l’époque toutes  les décos pour Halloween, un rayon linge de maison, plusieurs rayons d’alimentations, du petit électroménager et de quoi faire développer ses photos. Le tout ouvert 24/24h et 7/7j.

On en a déduit que pharmacy était synonyme de « supérette qui vend aussi des médicaments », mais le dictionnaire est formel, l’équivalent serait bien « pharmacie ».

Toujours dans le même genre, ici le football, ce n’est pas 22 gars en short sur une pelouse qui tapent dans un ballon, c’est je ne sais pas combien de type casqués et en armure qui jouent au ballon à la main. Cédric ayant déjà développé le sujet, je vous renvoie à son article.

Enfin, malgré tout on se fait plutôt bien comprendre et finalement le plus dur c’est de ne pas oublier le français! 😉

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