Your nose knows!

L’année dernière, MGE (Madison Gas & Electricity) avait placardé ce jeu de mots (nose et knows se prononcent presque pareil), qu’on peut traduire par « votre nez sait », sur les bus pour inciter toute personne reniflant une odeur suspecte de gaz à les appeler.

Jeudi dernier le numéro aurait été utile à Cédric. Dans la matinée, tous les chercheurs du Biochemistry building (bâtiment de Biochimie) ont commencé à sentir une odeur de gaz très très forte. L’alarme n’a pas tardé à sonner, Cédric a juste eu le temps d’attraper son manteau et de sortir.

La police les a maintenu à bonne distance du bâtiment, en a fait évacuer d’autres par sécurité et a coupé la circulation sur la grande avenue 3×3 voies qui passe juste devant le labo de Cédric (ça a bien fichu la pagaille d’ailleurs!). Réaction de Cédric qui m’a téléphoné depuis la parking « Bon, selon la police, il y en a au moins pour 3h donc on en profite pour aller mange au resto avec mes collègues. Mais quand même, si le bâtiment saute, ça craint, je perds tout mon post-doc! ». En effet les souches conservées dans les congélateurs à -80°C risquent de ne pas aimer…

Heureusement, les équipes de MGE sont intervenues rapidement et efficacement et le bâtiment n’a pas sauté.

En revenant bosser l’après-midi, Cédric a eu l’explication sur le pourquoi de la fuite: le bâtiment juste à côté du labo de Cédric est en travaux.  Dans la matinée, l’entreprise de gros-oeuvre a pété la canalisation d’eau principale qui alimente les 2 bâtiments. Résultat, plus d’eau (ce qui avait déjà bien handicapé Cédric dans ses manips, la plupart des machines ou des expériences requérant un minimum d’eau) et surtout, un bon ravinement de la terre autour. Et dans les parages de la canalisation d’eau, il y avait … la canalisation de gaz! Qui a fini par lâcher elle-aussi.

Mais là où c’est vraiment la loi de l’embêtement maximum (on avait une autre expression quand je bossais à la construction, mais maintenant, je châtie mon langage), c’est que la fuite a eu lieu juste devant les bouches d’aération qui font entrer de l’air dans le bâtiment où travaille Cédric. Ce qui explique pourquoi ça s’est mis à sentir aussi fort, aussi vite: le gaz était aspiré dans le bâtiment. Un bâtiment plein de labos et donc de becs Bunsen… Et histoire de rigoler, l’après-midi, quand ils ont purgé la canalisation, ils n’ont pas coupé la ventilation, histoire que ça renifle bien le gaz  à nouveau dans le bâtiment et que tout le monde sorte en 4ème vitesse sans attendre l’alarme. Trop drôle comme blague non?

Enfin bon, tout est bien qui finit bien. Moi ça m’a rappelé mes glorieuses années au sein du groupe Suez ou dans le courtage à gérer des chantiers qui partent en vrac (le pire c’était les câbles France Télécom arrachés, ça coûtait bonbon). Et on a eu une pensée pour Guillaume aussi, notre gazier préféré.

Par contre, le soir on s’attendait à un super reportage aux infos locales. Normalement, pour la validation des plans de la nouvelle supérette du coin, ils te font un reportage de 5 minutes avec recueil des avis des riverains, historique de l’occupation du centre commercial depuis sa création et projection de fréquentation jusqu’en 2020. Et c’est suivi d’un débat en plateau avec intervention du président du comité de quartier, du gérant de la futur supérette, … Et en fait, rien. 30 secondes d’images de 3 bâtiments différents (mais même pas celui de Cédric) et la vague mention du gros souk au niveau de la circulation à cause de la fermeture de l’un des principaux axes de circulation de Madison. Une conclusion s’impose: les journalistes locaux manquent de nez! 😉

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