Circulez, y a rien à (sa)voir! (+ Edit)

Si vous êtes des lecteurs attentifs du blog et que vous avez une excellente mémoire, vous devez vous souvenir que Cédric avait fait le malin peu de temps après notre arrivée en mettant une photo de son beau permis de conduire du Wisconsin tout neuf.

Et moi, toujours en infraction (le permis étranger des résidents de longue durée n’est valable que 6 semaines) ? Non, plus depuis quelques semaines car après avoir repoussé la corvée, la perspective de devoir à nouveau affronter la neige lors de l’épreuve de conduite m’a décidé à me bouger.

Première étape: l’examen théorique.

J’ai potassé le super manuel de code de l’automobiliste du Wisconsin.

Wisconsin Motorist Handbook

Rien que la couverture, ça donne envie on est d’accord! Mais le bon côté des choses, c’est que ça fait 35 pages à tout casser avec finalement peu de choses spécifiques à retenir, la plupart du texte constituant surtout des conseils de bon sens.

Comme je l’avais bien potassé depuis un an et que Cédric m’avait dit « tu vas voir, c’est hyper simple », je suis arrivée confiante. Un peu tendue quand même car c’est la première fois que je passe un exam’ depuis la fin de mes études (ça ne nous rajeunit pas!) et que louper un truc hyper simple, t’as l’air bête.

Ici, pas de convocation nécessaire, tu te pointes au DOT (Department of Transportation), tu dis que tu veux passer ton code, tu remplis un formulaire, on t’assigne un ordi et c’est parti mon kiki. J’ai quand même posé la question du paiement car même si c’est symbolique (30$), je ne veux pas commencer ma carrière d’automobiliste dans le Wisconsin avec l’étiquette de fraudeuse. Réponse: « Vous ne payez que si vous réussissez l’examen ». Ca fait rêver non?

Bon, revenons à mon ordi, je suis entourée de gamins de 15/16 ans (ici le permis c’est 16 ans et on peut être apprenti conducteur avec ses parents pendant 1 an) qui doivent se demander se que je fabrique là, mais concentrons nous sur le test. 50 questions avec 10 erreurs autorisées. Première question: quelle est votre date de naissance?

– 4 juillet 1968

– 30 novembre 1978

– 5 mai 1980

– 25 janvier 1933

Mais, y a pas ma date de naissance dans les 4 propositions, c’est quoi ce b….? Je me lève pour aller voir la nénette de l’accueil lui expliquer mon problème. En fait, elle a mal rentré ma date de naissance (30 au lieu de  03) donc je réponds »pour de faux » et elle corrigera pour que la bonne date apparaisse sur le permis.

Ok, passons à la question 2: quel est votre nom?

Génial, cette fois, je trouve mon nom dans les propositions! A la réflexion, tu peux faire 10 erreurs sur 48 questions donc car se tromper sur sa date de naissance ou son nom, faut le faire.

Je vais vous épargner la liste des 48 questions restantes car 1) je ne m’en souviens plus, 2) c’est pas super passionnant sauf quelques perles de ce style.

Vous voyez un aveugle et son chien-guide engagé sur un passage piéton:

a) vous klaxonnez pour qu’ils remontent sur le trottoir
b) vous les contournez lentement
c) vous vous arrêtez à 10 pieds du passage piéton et redémarrez une fois qu’ils sont sur le trottoir opposé
d) vous faites des appels de phare: le chien-guide est dressé pour remonter sur le trottoir quand une voiture lui fait des appels de phare.

Sur les 48 questions, il y en avait bien 5/6 comme ça, une bonne dizaine ultra simple et le reste avec un peu de bon sens, ça passe. Quelques pièges quand même: quelle est la limite maximum d’alcoolémie pour les conducteurs de – de 21 ans?

Grand moment de solitude car une lecture attentive ne m’avais pas renseigné sur la limite maximum pour les conducteurs de + de 21 ans (Cela dit, m’en fous moi je bois pas). Puis, éclair de lucidité: les jeunes de moins de 21 ans n’ont pas le droit boire d’alcool dans le Wisconsin, donc encore moins rouler en ayant picolé! Donc, finalement, le code ici, ce n’est pas du bourrage de crâne, mais plutôt une évaluation de la capacité des (futurs) conducteurs à réfléchir et à prendre les bonnes décisions. Perso, j’aime bien.

Je met fin au suspens insoutenable: j’ai eu mon code. Et la nénette de l’accueil me voyant revenir m’a dit « Déjà? ». J’étais flattée que mon cerveau déjà endommagé par l’âge soit quand même plus performant que celui des petits jeunes autour de moi toujours à s’escrimer sur leurs questionnaires… Et vous saurez tout, j’ai quand même fait 2 fautes (je suis un danger public, je sais ;-)).

Me voici donc qualifiée pour la phase 2: l’examen pratique.

Première chose, prendre un rendez-vous sur le super site internet du DOT. Toute confiante dans un système où tu ne patientes souvent que 5/10 minutes pour les démarches les plus pénibles (sécurité sociale, immatriculation de la voiture,…), je me suis dit, dans moins de 15 jours, c’est bouclé.

Pas vraiment! Premier créneau disponible: 5 décembre 14h… Non, mais là je viens de passer mon code pour éviter la neige, faudrait me filer un coup de main là! Comme en plus, pour une sombre histoire de période probatoire qui dure deux ans à compter de ton prochain anniversaire, j’avais même rêvé de le passer avant de 3 novembre, va falloir faire un effort! Comme le mec qui  m’a pris en photo pour mon permis temporaire (oui, pas la peine de venir avec des photos, c’est compris dans le prix. Et il la refait jusqu’à ce que tu sois souriante et jolie!) m’a tuyauté en me disant que les rendez-vous annulé sont remis en ligne régulièrement, j’ai consulté 20 fois par jour le site du DOT. Ca a fini par payer: rdv le 21 octobre à 8h45!

Là pour le coup, j’étais bien stressée car je sais très bien que si je devais repasser mon permis en France, même pas l’inspecteur il me laisse faire 10 mètres. En plus, on a rendez-vous chez le médecin pour entendre le cœur du BB juste après et si le timing déjà juste plante, on va être en retard. Et j’aime pas être en retard, ça me stress.

Ca part mal: arrivés au DOT à l’heure, on croise une petite jeune fille repartir en pleurs avec sa maman. Alors que je me présente au guichet quelques minutes avant l’heure de mon rendez-vous, je vois l’inspectrice (qui vient de faire pleurer la jeune fille) partir avec une autre candidate. Là, Cédric fait preuve de patience et de compréhension alors que je râle en disant que c’est pas la peine de fixer des rendez-vous si c’est pour ne pas respecter les horaires. Je suis déjà en train de penser à ce que je vais bien pouvoir inventer comme excuse à la clinique pour expliquer notre retard quand l’inspectrice revient.

Tiens, ça ne fait que 10 minutes qu’elle est partie en fait, c’est peut être mauvais signe? Non, la jeune fille sourit, elle prend un ticket pour passer au guichet et faire établir son permis. C’est donc un examen flash éclair, exactement ce qu’il me fallait!

Pour moi aussi ce sera 10 minutes top chrono: vérification des phares et des clignos de la voiture (tu dois amener ton propre véhicule pour passer ton permis), sortie du parking du DOT, tour du pâté de maison avec arrêts au stop, créneau dans une place où j’aurais pu garer un 38 tonnes, changement de file (pour du beurre, elle m’a refait changer 10 secondes après) et une question « admettons, on est en pente, vous vous garez le long d’un trottoir, comment laissez-vous la voiture? ». La question est classique et il faut expliquer dans quel sens on tourne les roues pour éviter que la voiture se retrouve au milieu de la route si jamais les freins lâchent. Et aussi qu’on met le frein  à main (ce qui ici est très exotique avec les boîtes auto). Mais ce qui m’a fait rire, c’est qu’en prenant une rue à droite ou une rue à gauche, on aurait été en pente, j’aurais donc pu le faire pour de vrai. Mais non, on a pas quitté l’itinéraire fétiche de Mme Permis Express.

Peu de commentaires pendant ma prestation, elle était très occupée à me raconter ses opérations du genou. Elle m’a toutefois chaudement félicité d’avoir baissé le pare-soleil alors que nous venions de tourner et que j’étais toute éblouie. Les précédentes candidates ne l’avaient pas fait pensant que lâcher le volant n’était pas une bonne idée et elle leur a dit qu’elles étaient stupides…

En tout cas, tout s’est bien fini pour moi: elle m’a délivré le précieux sésame, je suis passée au guichet re-remplir un formulaire (et faire un petit chèque, le prix du succès!) et j’ai eu le droit  à une nouvelle photo (en 15 jours, j’avais beaucoup changé…). La charmante dame du guichet a du demander à l’inspectrice son code pour valider mon formulaire dans l’ordi et l’inspectrice lui a répondu « Tu me le demandes encore alors que ça fait 20 ans que je bosse ici? C’est vraiment que je n’en donne pas beaucoup des permis! ». J’étais morte de rire!

C’est dommage que l’on ne puisse passer son permis « à l’américaine » que lorqu’on a un visa de longue durée car j’aurais monté une filière « permis de conduire pas cher et rapide » pour les français obligés de payer ultra cher pour un examen de plus en plus dur. Quand je pense qu’ici, les auto-écoles ça n’existe quasiment pas (uniquement pour les cas qui ont desespéré leurs parents) et que les statistiques des tués et blessés sur la route ne sont pas franchement pires qu’en France, je me demande pourquoi le système perdure en France, mais c’est un autre débat!

Je termine sur un autre avantage de la conduite aux Etats-Unis: le prix de l’essence! Après avoir dépassé les 4$ le gallon (3,8l), on est actuellement à 1,85$. Soit 0,37€ le litre! Vive la baisse du prix du pétrole répercutée au consommateur!

Edit: Je n’ai pas précisé que nous sommes arrivés à l’heure pour la visite à la clinique. On était même en avance, j’étais ravie et détendue! Je précise aussi qu’Alban a été hyper cool toute la matinée alors qu’il a du attendre dans des endroits pas super fun. 

Pas grand chose à raconter sur la visite proprement dite car ici l’échographie est une denrée rare (une au cours de la grossesse si on est sage et que tout se passe bien). On a donc entendu le cœur du bébé grâce à une sonde Doppler mais de façon très fugace car j’ai l’utérus rétroversé (sans rentrer dans les détails, il est placé différemment et plus difficile à atteindre). Du coup, je me demande toujours si je n’attends pas des jumeaux (mon angoisse infondée n°1 quand je suis enceinte) dont un se serait tranquillement planqué pour éviter la sonde.

Pour le reste, tous les examens sont normaux. Prochaine visite vendredi matin 8h si j’ai réussi à survivre à la digestion du menu de Thanksgiving concocté pour jeudi soir par la femme du patron de Cédric:

Apéro/entrées: galettes de champignons, feuilletés féta-épinard

Plats principaux: Dinde, farce, sauce aux canneberges, pommes de terre,  jambon rôti et glacé au miel

Dessert: Tarte à la citrouille

Et on apporte une salade!

3 Responses to “Circulez, y a rien à (sa)voir! (+ Edit)”

  1. Joëlle dit :

    bravo Virginie tu connais encore ta date de naissance et ton nom tu n’es donc pas si vieille
    Bises
    Joëlle

  2. jérôme dit :

    Félicitations

    Et au fait, êtes vous arrivé à l’heure pour le visite de BB

  3. Mamy et papy les ardèchois dit :

    bravo Virginie, la France a vraiment besoin de regarder ailleurs pour faire des réformes intelligentes.
    maintenant tu peux conduire la « tête haute » Bises
    Et la visite pour le BB ?

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