Les Norais à Madison

Lundi et mardi, nous avons eu un temps très doux avec un peu de pluie qui a fait fondre presque toute la neige que nous avions. Et ça grâce à un front nuageux chaud venu du Pacifique par la Californie. Mardi matin, il faisait à 7h00 environ 10°C. D’un seul coup, chute brutale des températures jusqu’à -15°C à 19h00 et presque -30°C dans la nuit. Tout cela accompagné de vents violents, la neige tombait horizontalement. Mercredi matin à 7h00, notre thermomètre affichait pas loin de -25°C.

Cela a été causé par la descente d’une masse d’air très froide venue du nord du Canada qui a poussée les nuages chauds vers le sud et a congelé tout le centre nord des USA. Ainsi, il a plu mardi matin jusqu’en début d’après midi quand la pluie est devenue verglaçante. Ensuite, nous avons eu des grélons qui ont blanchi le paysage en moins d’une minute (impressionant). Et pour finir, il a neigé par dessus la glace et la grele. Les routes sont alors devenues particulièrement glissantes. Les gens, qui d’habitude roulent vite, étaient tous à 2 à l’heure sur les routes. Mercredi matin, toutes les écoles étaient fermées et nous n’avons croisé presque personne dehors.

Pour info, il va neiger encore jeudi et vendredi puis les températures devraient passer à nouveau au dessus de 0°C ce WE. Qui a dit Yoyo?

Juste pour rassurer les fidèles qui nous suivent (les lecteurs, hein, pas les adeptes de notre secte), on est ni en grève, ni congelés mais en plein déménagement.

On a enfin nos affaires de France livrées demain dans notre nouvelle maison (oui, les affaires qui devaient arriver le 15 octobre!) Si vous déménagez, ne le faîtes pas avec Cap Transit, une société à ch….

Alors, demain risque d'être le jour le plus froid de janvier (-30°C au lever du jour), mais on est motivés! On a tous les collègues de Cédric qui viennent nous filer un coup de main, ça réchauffera l'ambiance à défaut de réchauffer les températures.

On vous fera un compte-rendu dès qu'on aura retrouvé notre ordi dans notre barda, dès qu'on l'aura rebranché (s'il fonctionne toujours) et dès qu'on aura internet, c'est à dire sans doute pas avant mercredi prochain.

Envoyez nous du courage, des ondes positives et de la chaleur: à votre bon coeur M'sieurs Dames

Alors pour tout ceux qui pensent qu’il s’agit de mon permis de conduire, euh, non, toujours pas. Maintenant que les routes sont dégagées, je vais m’y mettre, promis!
Le permis dont je parle, c’est mon « work permit », mon permis de travail! Petit topo pour les gens fâchés avec les démarches administratives: Cédric a un visa qui lui permet de travailler et moi et Alban avons des visas d’accompagnateurs. Toutefois, les USA dans leur grande bonté autorisent les accompagnateurs à travailler mais (et c’est là que ça devient marrant) à condition que cela ne soit pas indispensable au budget du foyer (en tout cas pour le type de visa que nous avons). Comme j’avais envie de garder une petite activité professionnelle afin de maintenir mon cerveau en état de marche, j’ai pris ma plus belle plume et expliqué à l’immigration américaine que, merci, niveau budget avec le salaire de Cédric on s’en sort très bien (et il faut faire un décompte précis attention!) mais que comme on avait l’intention de claquer plein de sous en loisirs divers et variés, il nous fallait un revenu complémentaire. Ce billet doux, plus un petit chèque, plus des copies de passeport, visas et autres documents administratifs envoyés, il n’a pas fallut attendre trop longtemps (un bon mois) pour recevoir le précieux sésame.

Alors, c’est pas le tout d’avoir un permis de travail, sans travail, aucun intérêt. En effet, mais aux Etats-Unis les petits boulots c’est pas ça qui manque. J’aurais pu être embauchée 20 fois comme caissière ou vendeuse car quasiment tous les magasins ont des affichettes « Now hiring » (on embauche). Ayant à m’occuper de mon loupiot, je me suis payé le luxe d’être un peu plus sélective et j’ai trouvé le boulot correspondant à mes critères (stimulant intellectuellement et avec des horaires flexibles): je donne des cours de français sur internet (par Skype). Alors évidemment, ça paye pas des masses (faut pas non plus trop en demander) mais je m’éclate avec mes étudiants. Ils sont de tous âge et de tous niveaux et surtout, ils sont super motivés ce qui est très agréable. J’ai d’ailleurs appris à ce propos que le français était la langue étrangère la plus enseignée aux Etats-Unis. J’aurais parié sur l’espagnol.
En vrac, j’ai une étudiante avec laquelle j’étudie Cyrano de Bergerac et qui me pousse dans mes retranchements linguistiques et culturels, une petite collégienne de 15 ans qui apprend le français à l’école mais qui va visiter Paris cet été et qui ne sait même pas demander son chemin, un débutant de 40 ans qui ne connaît pas un mot à part bonjour et en bonus, j’ai eu une étudiante en histoire de l’art qui devait préparer un examen de traduction français/anglais pour son Master. Nous nous sommes donc pris la tête de concert sur des textes relatifs à des oeuvres d’art totalement inconnues, avec des mots de français que je ne connaissais même pas (alors pour les traduire en anglais, ça ce complique) et que tout ceux qui ricanent m’explique ce qu’est un rinceau d’acanthe sans regarder le dictionnaire. Dans l’expression, j’avais acanthe mais ça n’éclairait pas grand chose… Heureusement, elle a passé son examen et trop de bonheur, elle l’a eu.
Enfin voilà, je me retrouve de l’autre côté de la barrière et je dédicace cet article à Elodie et à Eric (et à tous les profs qui le liront): avec un élève motivé, donner des cours peut déjà être difficile. Face à 25 gamins/ados plus ou moins concernés, je sens que je ne ferais pas le poids!

Hé oui, comme vous le savez tous maintenant, l’hiver dans le Wisconsin, il neige et il fait froid.

Les températures sont descendues jusqu’à -30°C une nuit et certaines journées n’ont jamais été plus chaude que -20°C. De même, nous avons eu beaucoup de neige. Et bien en fait, cet hiver n’a rien d’habituel ici. Il fait régulièrement 5 à 10°C plus froid que les normales de saison et surtout, nous avons explosé le record de chute de neige. Précédemment, ce record était de 193,3cm (76,1 pouces), nous en sommes déjà à plus de 2 mètres de neige et des chutes de neige à Madison, il y’en a déjà eu au mois d’avril. Autant dire que ce n’est pas fini!

Parenthèse de paranoïa aigüe de la part de Virginie: le précédent record datait de 1978, année qui m’a vu naître et il faut que je me pointe dans le Wisconsin pour que le record soit battu, que dis-je explosé. C’est gentil Dame Nature, fallait pas, moi mon climat préféré, c’est ensoleillé et aux alentours de 25°C. Y’a pas ça en stock? Bon, on va continuer dans l’ambiance sports d’hiver alors. Fin de la parenthèse.

Dans la série des records (non homologués) on a pris en photo la hauteur de neige tombée en 12h devant chez nous (promis, on est parti du muret sans neige, Cédric avait tout nettoyé):

Et hop, 35 cm de neige entre le matin et le soir! Sur le muret, on aime bien mais à pelleter dans l’allée, moins…

Sinon, on a eu le droit un phénomène météo, genre, tu sais que ça existe, mais tant que tu ne l’as pas vu, impossible de comprendre à quoi ça ressemble: la tempête de glace!

En gros, le temps se radoucit suffisemment pour que les précipitations soient sous forme de pluie et pas de neige. Sauf que comme il ne fait pas si chaud que ça, dès que la pluie rencontre un objet, elle se transforme en glace instantanément. C’est très beau sur les arbres et sur les maisons:

Avec un rayon de soleil, c’est même magnifique:

Mais le problème c’est que le sol se transforme en vraie patinoire. Il faut donc surveiller où on met les pieds tout en regardant en haut car prendre une stalactite sur le coin de la tronche n’est pas une perspective des plus riante:

Heureusement, la neige finit toujours par retomber (la pelle à neige est l’accessoire tendance de l’hiver 2007/2008 à Madison), l’adhérence par revenir et cela donne des paysages qu’on ne se lasse pas d’admirer, même sans aller plus loin que le bout de la rue (voire même que notre jardin).

Sur la dernière photo, c’est notre nouveau chez nous au soleil couchant… Promis, on vous fait découvrir en photo l’intérieur meublé, rangé et décoré bientôt (c’est le rangement qui coince un peu, Alban n’y met pas forcément du sien).

En tout cas, on est pas déçu de l’hiver! Maintenant, on attend avec impatience la saison des tornades!

Malgré les conditions climatiques difficiles, les cloches n'ont pas failli à leur mission: on avait des chocolats dans le jardin.

Ou alors, c'est du au fait qu'ici, c'est le lapin de Pâques qui se charge de la distribution des choco et les lapins, c'est pas ce qui manque autour de chez nous.

Comme c'était les premières Pâques d'Alban, on pensait qu'on devait lui expliquer un peu le principe.

C'était sans compter sa fulgurante intelligence (héritée de son père) et/ou son amour immodéré du chocolat (hérité de sa mère, et de sa grand-mère). A peine dans l'allée, on ne pouvait plus le tenir.

Il a donc ratissé consciencieusement notre plate-bande (sur laquelle des tulipes et des crocus se risquent à pousser). Mais il n'était pas au bout de ses peines le pauvre:

Sur sa lancée, il a continué sa ballade, même sans chocolats à ramasser.

Il était dans son élément aujourd'hui mais le précédent tour à pied dans le jardin n'avait pas été sans mal. En effet, tant qu'il marche sur du béton ou de la neige, Alban fonce. Par contre, la découverte du truc bizarre en dessous de la neige l'a un peu déstabilisé.  En même temps, vu l'état de la pelouse qui n'a pas vu le soleil depuis presque 6 mois, on le comprend. Il a fini par y risquer un bout de semelle mais pas trop rassuré le loupiot. Heureusement, une bonne vieille tempête de neige plus tard et le jardin est à nouveau tout blanc, on peut à nouveau cavaler (cramponné aux doigts de papa ou maman).

Alban était donc plutôt content de sa journée jusqu'au moment où, rentré à la maison, il s'est dit: « Et si j'allais voir ma récolte d'un peu plus près? ».

Lapin et oeufs ne résistant pas très vaillamment aux attaques en règle d'Alban version Terminator (dépiautage sauvage du lapin et tentative de boulottage des oeufs avec le papier autour), nous lui avons repris son butin. Entendons nous bien, si on se dévoue à les manger tous ces chocolats, ce n'est absolument pas par gourmandise. C'est juste qu'il est beaucoup trop petit pour en manger lui. Par contre, il n'est pas trop petit pour comprendre qu'il s'est fait eu…

Un peu abrupte comme entrée en matière, mais on vous laisse juge: comme les photos suivantes le montrent la neige avait fini par fondre. De belles journées ensoleillées, des températures au-dessus de 0°C (autant dire caniculaires par rapport à ce qu'on a connu), des bourgeons qui bourgeonnent, des oiseaux qui chantent …

Comme en plus on avait changé d'heure au début du mois, on retrouvait des après-midi dignes de ce nom, du genre qui ne se terminent pas à 17h par un coucher de soleil intempestif. On commençait à ranger les Moon-boots pour sortir les tongs. Bref on y croyait. Le calendrier nous a aussi induit en erreur, le printemps était sensé arriver le 20 mars.

Et bien non, voici le temps qu'on a eu le 20 et le 21 mars:

Forcément, ça casse l'ambiance! Retour à la case, je prends la pelle pour déneiger et je mesure la hauteur de neige tombée sur le muret (22cm).

Comme d'habitude, renseignements pris auprès des gens du coin, il n'est pas rare d'avoir des chutes de neige en mars, mais elles ne sont normalement pas aussi importantes. Mais comme 2008, c'est l'année du record, on est partis, on ne s'arrête plus: près de 2m50 de neige tombée depuis notre arrivée et ça n'a pas l'air de vouloir s'arrêter.

Du coup, on profite (encore) des paysages de sports d'hiver:

Dans le Wisconsin, « Noël aux tisons, Pâques … aussi »

Alors voilà, hier c’était la finale des deux championnats de foot (américain bien sûr). Ils ont une ligue mais deux championnats et les deux champions s’affrontent ensuite pour le Super Bowl (littéralement le super saladier mais il y a un jeu de mot entre bowl et ball).

Le Super Bowl, c’est l’évènement sportif de l’année aux Etats Unis et une équipe du Wisconsin, les Packers de Green Bay (ville du nord du Wisconsin) était en finale de leur championnat et pouvait prétendre au Super Bowl. Les Packers étaient opposés aux Giants de New York et selon les spécialistes locaux, la victoire de Green Bay ne faisait pas un pli.

Nous avons donc décidé de regarder le match histoire de pouvoir nous joindre à la liesse populaire des jours suivants. Il faut savoir que le football est le sport populaire aux Etats-Unis mais que Green Bay est probablement l’équipe dont les supporters sont les plus fervents. Cela s’explique par le fait que les équipes de football sont habituellement financées par des sociétés ou des groupes financiers mais que les Packers « appartiennent » à la ville et aux supporters.

Cela s’explique aussi par la présence d’un joueur emblématique dans l’équipe Brett Favre qui a fait toute sa carrière à Green Bay. Il est le quaterback de l’équipe, le tacticien qui, lors des phases d’attaque, a la lourde tâche de lancer la balle vers le coéquipier qui est démarqué. Il peut donc faire basculer le match d’un côté comme de l’autre et apparemment, il l’a souvent fait basculer du bon côté. Il continue à jouer bien qu’il ait 38 ans et détient du coup tous les records en terme de matchs joués (il a aussi la particularité de se blesser très peu ou de jouer même blessé), de points marqués, de distance parcourues sur un terrain, … Bref, un croisement entre Zinédine Zidane (qui jouerait au football, pas au soccer) et superman!

Petite anecdote, le nom Favre semble bien compliqué à prononcer pour les américains qui ont décidé d’intercaler le « r » avant le « v », ce qui donne phonétiquement ceci: « faweuv ». En arrivant ici, j’avais vu moults maillots floqués de son nom mais je n’ai fait le rapprochement avec les commentaires sportifs et/ou journalistiques que bien plus tard. A Madison, impossible d’échapper aux Packers, n’importe quel magasin vend quelque chose à leur l’effigie et cela m’avait interpellé car en France, un club de foot va être populaire dans sa ville ou dans sa région si aucune autre ville proche n’a d’équipe de bon niveau. Comme j’avais vu des cohortes de supporters pour les matchs des Badgers, l’équipe de Madison, je trouvais les américains drôlement peu chauvins. en fait, il y a une subtilité: les Badgers de Madison jouent dans un championnat universitaire et les Packers dans un « vrai » championnat. On peut donc être à la fois supporter des Badgers et des Packers!

Le vrai défi quand on est supporter des Packers, c’est d’avoir des places pour voir les matchs. Tous les matchs se jouent à guichet fermé depuis 1960 et les abonnements se transmettent de père en fils (ou de mère en fille car le public est mixte). Il y a une liste d’attente pour récupérer les abonnements qui ne sont pas transmis mais Cédric a un de ses potes qui est sur liste d’attente depuis 15 ans. Apparemment, il y’aurait environ 20.000 personnes sur cette liste d’attente, autant dire que c’est pas gagné…

Bon, maintenant que le décor est planté, retour hier soir à 17h30 devant la télé pour le coup d’envoi. Il fait -2° sur la pelouse et là vous pensez peut être, un peu froid, mais rien de bien terrible. Les -2°, c’est Farenheit bien sûr, soit environ  -20°C. Les matchs ont lieu quelque soit le temps! A la limite, le pire c’est pour les spectateurs qui arrivent en avance et qui ne bougent pas trop. On a vu des filles en bikini dans le public, elles doivent être au fond de leur lit aujourd’hui avec une double pneumonie!

Alors, 4 quarts temps d’1/4h plus tard, soit vers 21h (il y a plus d’interruptions que de temps de jeu…), fin du temps règlementaire d’une finale palpitante et égalité au score 20 à 20! Suspens terrible pour la prolongation d’autant que le premier qui marque gagne son billet pour le Super Bowl!

Les Packers gagnent le toss pour la possession de la balle ce qui est normalement bon signe. Eh bien pas de bol, ils se font piquer la balle, les Giants tentent un coup de pied, ça passe et ils sont qualifiés pour le Super Bowl! Enorme déception alors que la victoire des Packers était annoncée, le Wisconsin est en deuil d’autant qu’on ne sait pas si Brett Favre va resigner pour une nouvelle saison.

A vous Cognacq-Jay, à vous les studios!

Il fait froid. Enfin, on commençait à croire que l’hiver ici c’est du pipi de chat 😉

Ces derniers jours, une vague d’air froid venue du pôle Nord est arrivée jusqu’à nous.

Les températures sont en Fahrenheit (-10F=-23°C). Nous sommes au niveau du point rouge.

Nous avons ainsi pu avoir samedi matin -23°C affiché dans la voiture avant que nous ne partions faire quelques courses. Le thermomètre nous indique qu’il a fait -25°C cette nuit là et il ne fait encore que -20°C dans la journée et sous abri.

Voici ce que la météo annonçait sur internet:

Ces températures polaires nous ont permis d’observer de jolis cristaux de glace sur les vitres. Elle est pas belle la nature?

En fait, la météo nous annonce des températures encore plus froides pour mercredi. On verra bien…

Cela dit, bien qu’on sente le froid, l’air est très sec et l’impression de froid ne reflète pas les températures (heureusement!). Seul bémol, s’il y a du vent, dans ce cas là, tout le monde aux abris!

Deux courageux se sont aventurés jusque chez nous (alors que la neige n’avait pas fini de fondre!): Elodie et Guillaume, on les applaudit bien fort!

Malgré une valise restée à Chicago (récupérée le lendemain à l’aéroport après un cafouillage de la compagnie aérienne qui devait nous la déposer à la maison) tout s’annonçait bien: soleil, ciel bleu, températures printanières. De quoi profiter de Madison et de la région qui offre pas mal de chose à voir en extérieur. A peine sortis de l’avion, on les a emmenés dans le centre ville et au bord du lac Monona pour leur montrer que si, si, il fait chaud à Madison et même que la glace du lac fond.

Malheureusement, ça n’a pas duré et dès le lendemain, le temps a tourné au gris/pluvieux/froid avec en point d’orgue une petite averse de neige le jeudi. Qu’à cela ne tienne, on est passé au plan B « Tout le monde aux abris ».

Dans le désordre, nous avons donc visité:

Olbrich Garden

Après un petit tour dehors pour admirer le lac qui fond, les crocus qui affrontaient courageusement les rafales de vents et le crachin breton et une pagode offerte par le gouvernement Thaïlandais, on s’est réfugiés dans la serre tropicale.

Le Capitole

On y était déjà allé avec Cédric pour voir le sapin de Noël géant offert par les indiens. Cette fois ci, on a opté pour la visite guidée. On était un peu en retard mais les personnes de l’accueil nous on gentiment conduit au groupe qui avait commencé la visite et on a pris le train en route. C’était très intéressant car les explications portaient à la fois sur l’architecture mais aussi sur la destination des salles que nous visitions. J’ai un peu mieux cerné le rôle de la Chambre des Représentants et du Sénat au niveau de l’Etat du Wisconsin. Le guide était très bien, nous avons eu le droit à plein de petites anecdotes sur les tableaux, sur les sculptures, sur des petits évènements qui se sont produits dans le bâtiment.

Une quasi-constante: beaucoup de statues ou de représentations de blaireau (les habitants du Wisconsin sont très fiers de leur emblême) et dans chaque pièce les plus belles pierres venaient de partout sauf des Etats-Unis (France, Italie, Algérie, Allemagne…) Etonnant qu’un pays comme les Etats-Unis n’ait pas une carrière de marbre. Ou alors, c’est pour frimer. Déjà qu’on a eu le droit au fait que le Capitole de Madison est le plus grand Capitole d’Etat des Etats-Unis. Seul celui de Washington est plus grand, mais il est pour tout le pays. Le Capitole de Madison est aussi le seul avec une coupole en granit. Bienvenu dans le pays où chaque ville, voire même village, a le plus grand ceci, le plus petit cela, le seul machin chose des Etats-Unis (ce qui est dans le reste du monde ne les intéresse pas beaucoup).

Le Zoo

C’est pas le zoo de Vincennes, mais c’est sympa quand même. Il y a plusieurs bâtiments où on peut voir des tortues, des serpents, des poissons, des oiseaux,… et entre deux bâtiments, retour aux animaux adaptés au froid:

Plan B comme bowling

Un soir, on a rejoint une copine française et sa maman pour une partie de bowling. Elodie et moi ne faisions pas trop les malignes car on a quand même une grosse réputation de perdantes à ce jeu. Pour ne parler que de mon propre cas, la dernière fois que j’ai joué, c’était à un congrès de Cédric en Slovénie. La plupart des participants n’avaient jamais touché une boule de bowling ou vu une quille de leur vie (certains venaient même de pays comme l’Iran où le bowling ne doit même pas exister) et alors qu’on était une cinquantaine, j’ai remporté le prix de la plus nulle. Finalement, Cédric a gagné (comme d’hab) et Elodie et moi, on ne s’en est pas mal tiré (on a même mené tout le début de la partie!!!) et surtout, on s’est tous bien amusés, ce qui était l’objectif principal. Alban était un peu grognon au début mais entre l’heure tardive et le bruit, on peut le comprendre. Et puis finalement, curieux comme à son habitude, il a fini par aller jusqu’au bord de la piste pour voir ce qu’on fabriquait et ça l’a plutôt fait rire de nous voir gesticuler et voiciférer (l’encouragement vocal de la boule de bowling est une technique très employée apparemment).

A la rencontre des Amish

J’ai hésité entre rencontre et poursuite parce que sur le papier (ou sur l’écran d’ordinateur lors d’une recherche internet) y a des malins qui te font croire que tu vas dans un bled du fin fond du milieu du Wisconsin et hop, tu vois des Amish car il y’en a plein.

Pour tout ceux qui sont perdus entre Mormons, Amish et Quaker (ces sympathiques groupements religieux plus ou moins sectaires qui pullulent aus USA), les Amish ce sont des protestants qui estiment que de vivre près de la terre une vie simple en dehors du progrès est un gage de bonheur et de salut de ton âme (c’est un peu simplifié, mais en gros c’est ça). Ils ne sont pas complètement sectaires dans la mesure où ils acceptent de passer un coup de téléphone ou de monter dans une voiture si la nécessité s’en fait sentir et surtout, le choix de devenir/rester Amish se fait à l’âge adulte. Bref, on nous en avait parlé à l’école, on avait vu le film Witness avec Harrison Ford et on s’était dit que c’était sympa de rencontrer des gens vivant comme la famille Ingalls dans La Petite Maison dans la Prairie.

Du coup, on a chargé tout le monde dans le monospace, avec Cédric aux commandes et Guillaume au copilotage (il sait lire une carte lui…) et la poussette dans le coffre et roule ma poule.

Pour la faire courte, après avoir roulé un certain temps sur des routes à virages qui ont réveillé l’âme de pilote de rallye de Cédric (et le mal des transports chez moi et Elodie), nous sommes arrivés au village indiqué sur internet comme étant le repère d’une communauté Amish dans le Wisconsin. En se rapprochant , on avait commencé à voir quelques femmes avec des grandes robes et de carioles tirées par des chevaux. Comme on s’était super renseigné avant, on savait que les Amish n’aiment pas être pris en photo d’où les magnifiques prises de vue qui suivent: de loin et sans se faire voir!

Une fois dans le village de Cashton, on s’attendait à trouver un village peuplé d’Amish ou au pire, un quartier Amish et en fait non. Cashton ressemble à n’importe quel bled du Midwest. Renseignements pris auprès des habitants du coin, beaucoup plus fiables qu’internet, les Amish vivent dans des fermes situées un peu partout autour du village. A nous de les trouver. Et surtout, la plupart de ses fermes sont leurs lieux de vie donc pas vraiment dédiées aux visites des bons touristes que nous sommes. Heureusement, on nous a aussi indiqué une boutique tenue par une charmante dame qui bien que n’étant pas Amish en connait pas mal et vend leur artisanat. Elle organise des visites guidées, mais à partir de mai (ça non plus internet ne le disait pas…). Nous avons donc passé quelques instants à visiter sa boutique et à discuter avec elle car c’était une bonne source d’information pour essayer de comprendre ce choix du retour à la terre.

En résumé: « C’est loin, mais c’est beau! » Mais c’est loin!

La visite d’Elodie et Guillaume a aussi été l’occasion de notre première visite de Chicago (voir article suivant pour éviter l’overdose de photos) et pour Alban d’avoir deux paires de bras supplémentaires pour le porter, le faire marcher, le faire jouer,… Trop content le petit!

Les cavalcades effrénées avec Guillaume dans les couloirs de la maison ne sont d’ailleurs sans doute pas étrangères aux progrès d’Alban en matière de marche.

Elodie, Guillaume, merci d’être venus, on est super content d’avoir passé cette semaine avec vous.

Alban est un peu monomaniaque en ce moment: tout ce qui l’intéresse du moment où il se réveille au moment où il se couche (hormis les pauses casse-croûte, faut pas rigoler non plus), c’est de marcher. Marcher avec option je shoote dans mes jouets pour les emmener d’une pièce à l’autre, je me prend pour Zidane.

Le 4 pattes, c’est niet. Si on le met sur le ventre, au mieux il se retourne sur le dos, au pire, il reste là, les bras écartés et les jambes qui pédalent dans le vide en chougnotant. Par contre, le même Alban sur ses deux jambes, ça a de l’allure:

Avec deux mains ou une seule, il trace sa route!

Pour le moment, l’appui d’une main ou d’un meuble reste nécessaire même si Alban a déjà eu le courage de faire quelques pas par lui même pour se jeter dans nos bras. Il reste tout de même circonspect car un phénomène « d’emmêlage des pinceaux » suivi  d’un affaissement sur le sol se produit à intervalle régulier, surtout lorsqu’il tricote des gambettes à toute vitesse.

Les deux laissés pour compte de cette nouvelle étape sont la poussette et le yupala. Le yupala est désormais poussé par Alban qui refuse qu’on le mette dedans. En effet, vu la largeur du bidule, impossible d’aller ouvrir les portes de placards ou d’attraper les objets des rayonnages de la bibliothèque pour les mettre par terre, c’est pas fun! Alors que quand on se tient par une main, avec l’autre, on peut en faire des bêtises, même avec Maman et Papa qui répètent 10 fois de suite « Non, il ne faut pas prendre les livres pour les mettre par terre », « Non, il ne faut pas ouvrir la porte du placard et la refermer en laissant tes doigts (ou ta tête!) dedans », « Non, il ne faut pas prendre la télécommande sur la table basse, la jeter par terre et jouer au foot avec »….

Quand à la poussette, elle est tolérée pour les promenades mais à condition de marcher d’un bon pas. Si Alban estime qu’il irait aussi vite à pied, il le fait savoir. Par contre, il est sympa, il file un coup de main pour pousser!

Du coup maintenant, quand on sort, ce n’est plus avec Alban en bandoulière dans l’écharpe ou en poussette mais avec Alban accroché à la main (ou à la jambe selon les cas).

Autant dire que l’autonomie se profile pour le petit! Pour les parents, la surveillance étroite et l’achat d’un parc sont envisagés…

PS: il y a un moment qu’on a pas publié d’articles sur le blog mais c’est en raison de l’ouverture de la saison touristique. Elodie et Guillaume sont venus nous rendre visite et on a visité plein de chose. Attendez vous à une publication du « Petit guide touristique de Madison et des environs » dans quelques jours.