Première option, aller voir un blaireau sur la glace.
Non, je ne parle pas de Philippe Candeloro mais bien de notre ami Bucky, la mascotte de l’Université et de Madison.
On peut légitimement se demander ce qu’il fabrique en train de se déhancher en haut de son petit escalier de bois avec tous ces gens agglutinés autour de lui. Eh bien, ce qu’il faut savoir c’est que le petit escalier en question mène à un trou creusé directement dans la glace qui recouvre le lac Monona .
Si vous avez regardé attentivement la photo, vous avez remarqué sur la droite un alignement de jeune gens présentant la particularité d’être peu vêtus alors que tous les gens sensés sont en anorak. Eh oui, vous l’avez deviné, ils sont suffisemment dingues pour aller se jeter dans l’eau glacée. Il est de bon ton d’être déguisé aussi (tant qu’à être dingue, autant être drôle).
Cette coutume apparemment bien ancrée s’appelle le Polar Plunge et a pour but de collecter des fonds pour les sportifs para-olympiques du Wisconsin. Chaque participant est sponsorisé (ou paye pour les plus accros) pour faire trempette dans le lac.
Après l’effort, le réconfort: jacuzzi chaud pour se remettre du choc thermique. L’inverse du sauna en somme.
Pour la petite histoire, Cédric avait bien envie de tenter l’expérience et avait réussi à convaincre des collègues de labo de former une équipe. Puis, bizarrement, à l’approche de l’échéance, les désistements se sont multipliés. Du coup, on est juste allés faire une reconnaissance cette année, et on verra l’hiver prochain. Quand je dis on, moi si je m’inscris, c’est juste pour le jacuzzi, sans passer par la case trempette dans le lac.
Deuxième option, chaudement recommandée par les habitants du cru: quitter Madison (il faut guetter la fenêtre météo qui permet d’avoir les conditions de circulation adéquates) pour aller à Sauk City. Pourquoi Sauk City? Parceque la rivière Wisconsin y passe, qu’il y a un barrage sur cette rivière qui empêche l’eau de geler et que du coup tous les aigles du coin s’y retrouve pour y pêcher des saumons.
J’ai mis mon bonnet de Davy Crockett, ambiance trappeur garantie, et nous voilà en route pour Sauk City, première ville du Wisconsin où des colons se sont établis. En route, on découvre de beaux paysages enneigés:
Si nous avions encore un doute, nous avons confirmation que le Wisconsin est un état rural: attention, traversée de tracteurs sauvages!
Après avoir traversé le charmant village de Prairie du Sac (faudrait leur dire qu’en français, ça n’a aucun sens) nous découvrons la rivière qui donne son nom à notre état .
Pour atteindre le barrage, on quitte les sentiers battus et les routes déneigées.Et ça vaut le détour!
Nous voilà arrivés à pied d’oeuvre, on empoigne les jumelles pour apercevoir les aigles. On scrute, on scrute, on scrute, rien.
Petite photo souvenir du barrage pour faire passer le temps.
Cédric descend sur la rive pour examiner de plus près les formes bizarres que la glace a sur les roches de la rivière.
Toujours pas d’aigles à l’horizon. Alban a adopté la stratégie du « M’en fiche, je dors ».
Finalement, bien que cramponnés à nos jumelles un bon moment, les seuls volatiles qui nous feront l’honneur de leur présence se seront…
…. des canards!
Apparemment, la rivière étant déjà pas mal dégelée, les aigles se sont dispersés. Dommage, mais on est quand même contents d’avoir passé une après-midi au grand air et sous le soleil.