Les Norais à Madison

… des tropiques!

Tous ceux qui sont nés après 1980 (ou qui détestent Gilbert Montagné) ne comprendront pas ma blague en guise de titre, désolée.

Juste pour dire qu’à Madison, on peut, au coeur de l’hiver, entouré de neige, se croire dans une forêt tropicale ou presque. Il suffit d’aller à Olbrich Gardens sur les rives du lac Monona et de rentrer dans la serre. Dépaysement garanti même si comme moi vous avez encore une écharpe autour du cou et un polaire sur le dos (et un peu chaud, forcément).

Pendant cette visite on a beaucoup pensé à notre ami Germinal qui a arpenté de vraies jungles à la recherche d’Elaphoglossa (je ne pensais jamais replacer ce mot de toute ma vie, je me la raconte grave!) et qui trouverait peut être ça un peu cheap. Mais pour nous autre béotiens en botanique, c’est génial.

Il y’a des tas de plantes et d’arbres magnifiques. Il y a notamment quasiment toutes les espèces de plantes vertes vendues en jardinerie mais en 10 fois plus grosses et plus belles. On a vu un ficus qui avait un tronc de la taille de ma cuisse!

Voilà ce que ça donne:

Au milieu de toute cette verdure, un petit coin fleuri

Sur la dernière photo d’orchidées, ce n’est pas un éléphant qui joue à cache-cache et qui a oublié de ranger sa trompe, c’est une des racines de l’arbre.

Parmi tous les arbres et plantes, il y avait des caféiers, un vanillier, un cacaoyer, un poivrier, un canellier et une charmante dame nous a « poursuivi » pour nous faire respirer les fruits, les graines ou les écorces c’était marrant. Alban était surtout intéressé par le bruit que faisait les fèves de cacao ou de café dans les petites bouteilles en plastique. Il va falloir que je trouve des haricots secs ou du riz à mettre dans une bouteille hein Mamoune!

Il y avait aussi un arbre chenille (j’adore!) qui s’appelle en anglais « Chenille tree » et pas « caterpillar tree » (va comprendre) et des palmiers pleins de dates.

On a vraiment passé un bon moment bien que ce ne soit pas très grand. Le plus content de nous trois semblait être Alban que vous pouvez voir sur la photo qui suit avec l’attitude (ou devrais-je dire « la posture » pour adopter le tic de langage tendance) « C’est trop de bonheur »: lèvre supérieure avancée, bras écartés avec les mains qui s’ouvrent et qui se ferment comme pour saisir tout ce qui l’entoure et les jambes qui pédalent dans le vide.

On sait qui va nous aider à arroser les tomates cet été!

Oui, Noël est derrière nous mais on ne vous a pas (encore) fait partager nos excursions sur le thème « Noël à Madison ».

Pas vraiment d'illuminations comme sur les Champs Elysées (Cédric va me dire tant mieux car il a toujours été déçu par les illuminations dans Paris) mais à Madison il y a

1) Le sapin de Noël du Capitole

Ce sapin est un don d'une tribu indienne du Wisconsin les Menominee (je suis carrément pas sûre de l'orthographe) qui sont les spécialistes locaux de la sylviculture et qui ne sont pas rancuniers. Pour info, l'autre spécialité des indiens ce sont les casinos car c'est interdit quasiment partout aux USA mais les indiens font ce qu'ils veulent sur leurs territoires. Bref, pour en revenir au sapin, tous les ans ils offrent un arbre et les décorations sont faites par les enfants des écoles de Madison.

Alors, on est aux Etats-Unis donc le sapin fait la hauteur d'un étage et demi du Capitole, impressionnant!

On en a profité pour faire un petit tour du Capitole qui est un très beau bâtiment que nous retournerons visiter avec un guide. En avant première, la coupole.

2) La féérie de Noël d'Olbrich Gardens

Olbrich Gardens est un jardin botanique que nous attendons impatiemment de découvrir au printemps. Pour le moment, il est recouvert par la neige. Une de nos voisines y travaille bénévolemment plusieurs fois par mois et nous a dit que pour Noël il y'avait tous les ans un paysage féerique de créé avec un petit train au milieu. Les amateurs de miniature sont servis (une pensée pour Mireille). Franchement, le train n'est pas indispensable pour moi (quoique ça occupe bien les enfants qui courrent partout pour le suivre) mais le reste était vraiment joli. Je vous laisse vous faire votre propre idée:

Les américains étant très « zappeurs » on prolonge comme on peut l'esprit de Noël mais les sapins ont déjà quasiment tous disparus. Le centre commercial le plus proche de chez nous les a même démontés entre Noël et le jour de l'an!

Je me demande quelle va être la prochaine thématique de déco dans les malls. Suis-je bête, Les soldes bien sûr!

Pour le réveillon du 31 décembre, nous étions invités par une des mamans de mon playgroup à une soirée « baby friendly » où nous avions tous apporté un bon petit plat et un bébé.

Autant dire qu’on a pas fini à 4h du mat’ complétement ivres mais je n’ai plus l’âge pour ce genre de soirée de toute façon!

Plus sérieusement, ça nous a permis de faire connaissance avec les Papas de la marmaille car on ne se voit qu’entre filles habituellement.

Voilà l’ambiance de la soirée en quelques photos:

Les bons observateurs ont déjà une question « Qu’est-ce que vous aviez fait d’Alban? »

Réponse: il dormait paisiblement à l’étage car il est maintenant bien calé et à 19h grand maxi, plus de son ni d’image ou alors c’est Alban grognon. Pour ce qui est des nuits, il n’a pas réedité l’exploit de la nuit complète mais il ne se réveille plus entre 22h et 7h (voire 7h30) sauf problème de type mal de dent, ce qui me permet à moi de faire des nuits complètes. Je n’en demande pas plus!

Les filles ont apparemment plus d’endurance quand il s’agit de faire la fête:

Le papa de Béatrice (le bébé n°3 ci-dessus) est québéquois et il était ravi de parler français. D’après ce que j’ai compris, il est chercheur mais lui son domaine, c’est plutôt la zoologie ou l’écologie. En tout cas, il surveille des espèces d’oiseaux menacées dans le Wisconsin.

On avait un autre papa médecin et un papa diplômé en math qui est maintenant programmateur en informatique, heureusement que Cédric n’est pas littéraire!

Les filles ont profité du sommeil d’Alban pour jouer avec ses jouets. La vache offerte par Grand Mémée et Grand Pépé a eu beaucoup de succès, d’autant qu’elle parle en français, c’est si exotique!

On a quand même bu un peu de champagne pour se souhaiter une bonne année 2008, il ne faut pas se laisser aller!

Ce qu’on souhaite à Alban, c’est que ses dents sortent bientôt car il souffre pas mal mais rien ne sort. Après le cadeau de Noël, il nous a fait un cadeau de lendemain de fête: dodo du moment où on l’a posé dans son lit à la maison jusqu’à 8h le lendemain. Franchement, il est trop bien ce petit!

… et y'a deux dents dans la bouche à Alban!

On y croyait plus, mais finalement, 2 dents sont sorties. A voir les creux et les bosses sur le reste des gencives, ce n'est qu'un début.

Tant qu'on y est, on va vous donner quelques nouvelles du petit.

Même avant d'avoir des dents, il avait bon appétit. Ca ne se dément pas! Outre les légumes et les fruits, il y'a maintenant viandes ou poisson au menu du midi et Alban machicote tout ça avec entrain. Il n'est pas difficile mais préfère les purées maison pas trop mixées à celles des industriels trop liquides. Et en extra de temps en temps, un petit cracker!

La bonne nouvelle pour moi qui continue à l'allaiter 2 ou 3 fois par jour c'est qu'il ne m'a pas encore mordu. D'après mes copines du playgroup, ça viendra!

Au niveau des nuits, depuis qu'on a emménagé dans notre nouvelle maison, dodo de 18h30/19h à 6h30/7h et ce sans exception (sauf pendant le rhume qu'il a attrapé il y a deux semaines et qui nécessitait un ou deux débouchages de nez en nocturne). On est passé aux pyjamas américains, avec les pieds à l'air. Au delà de la taille 12 mois, les pyjamas n'ont plus de pieds intégrés, c'est comme ça ici: en-dessous de la taille 12 mois, tu es un bébé, au-delà, tu es un homme!

De toute façon, on l'avait déjà retrouvé dans sa turbulette, le bas de pyjama en vrac et les pieds à l'air à force de secouer les pattes.

Sinon, il est toujours aussi curieux et il apprécie beaucoup l'exercauser que le papa Noël lui a ammené.

Quand il en a assez de rester immobile, hop, un tour en yupala:

Cela dit, rien ne vaut une bonne promenade dehors et une étude de la neige de près (le nez dessus si possible).

Voilà, pour finir la journée en beauté (et débarbouiller le repas du soir), un bon bain:

Le mot de la fin à Alban: Pas moyen d'être tranquille deux minutes, alors que je me détend peinard dans mon bain, il faut que maman me colle un bol sur la tête. Comme je suis sympa, je rigole! Et pour le coup, j'ai vraiment l'air d'un petit chinois. Et dire que demain, même programme: jouer, manger, dormir à intervalle régulier avec bain et promenades en supplément: trop dure la vie!

Première option, aller voir un blaireau sur la glace.

Non, je ne parle pas de Philippe Candeloro mais bien de notre ami Bucky, la mascotte de l’Université et de Madison.

On peut légitimement se demander ce qu’il fabrique en train de se déhancher en haut de son petit escalier de bois avec tous ces gens agglutinés autour de lui. Eh bien, ce qu’il faut savoir c’est que le petit escalier en question mène à un trou creusé directement dans la glace qui recouvre le lac Monona .

Si vous avez regardé attentivement la photo, vous avez remarqué sur la droite un alignement de jeune gens présentant la particularité d’être peu vêtus alors que tous les gens sensés sont en anorak. Eh oui, vous l’avez deviné, ils sont suffisemment dingues pour aller se jeter dans l’eau glacée. Il est de bon ton d’être déguisé aussi (tant qu’à être dingue, autant être drôle).

Cette coutume apparemment bien ancrée s’appelle le Polar Plunge et a pour but de collecter des fonds pour les sportifs para-olympiques du Wisconsin. Chaque participant est sponsorisé (ou paye pour les plus accros) pour faire trempette dans le lac.

Après l’effort, le réconfort: jacuzzi chaud pour se remettre du choc thermique. L’inverse du sauna en somme.

Pour la petite histoire, Cédric avait bien envie de tenter l’expérience et avait réussi à convaincre des collègues de labo de former une équipe. Puis, bizarrement, à l’approche de l’échéance, les désistements se sont multipliés. Du coup, on est juste allés faire une reconnaissance cette année, et on verra l’hiver prochain. Quand je dis on, moi si je m’inscris, c’est juste pour le jacuzzi, sans passer par la case trempette dans le lac.

Deuxième option, chaudement recommandée par les habitants du cru: quitter Madison (il faut guetter la fenêtre météo qui permet d’avoir les conditions de circulation adéquates) pour aller à Sauk City. Pourquoi Sauk City? Parceque la rivière Wisconsin y passe, qu’il y a un barrage sur cette rivière qui empêche l’eau de geler et que du coup tous les aigles du coin s’y retrouve pour y pêcher des saumons.

J’ai mis mon bonnet de Davy Crockett, ambiance trappeur garantie, et nous voilà en route pour Sauk City, première ville du Wisconsin où des colons se sont établis. En route, on découvre de beaux paysages enneigés:

Si nous avions encore un doute, nous avons confirmation que le Wisconsin est un état rural: attention, traversée de tracteurs sauvages!

Après avoir traversé le charmant village de Prairie du Sac (faudrait leur dire qu’en français, ça n’a aucun sens) nous découvrons la rivière qui donne son nom à notre état .

Pour atteindre le barrage, on quitte les sentiers battus et les routes déneigées.Et ça vaut le détour!

Nous voilà arrivés à pied d’oeuvre, on empoigne les jumelles pour apercevoir les aigles. On scrute, on scrute, on scrute, rien.

Petite photo souvenir du barrage pour faire passer le temps.

Cédric descend sur la rive pour examiner de plus près les formes bizarres que la glace a sur les roches de la rivière.

Toujours pas d’aigles à l’horizon. Alban a adopté la stratégie du « M’en fiche, je dors ».

Finalement, bien que cramponnés à nos jumelles un bon moment, les seuls volatiles qui nous feront l’honneur de leur présence se seront…

…. des canards!

Apparemment, la rivière étant déjà pas mal dégelée, les aigles se sont dispersés. Dommage, mais on est quand même contents d’avoir passé une après-midi au grand air et sous le soleil.

Ca y est !

Après moultes difficultés, on a enfin reçu nos affaires. Mais cette livraison aura été difficile jusqu’au bout car les déménageurs pour lesquels nous avions payé n’ont jamais été demandés par la société de déménagement française responsable de tous nos malheurs. Le livreur était OK au téléphone pour mettre le camion au plus près du garage et décharger mais le camion était « king size » (enfin au standard américain quoi!) et notre allée étant trop petite, le camion est resté dans la rue. Le livreur, vraiment sympa car il était juste payé pour décharger et se barrer, a remonté 3 palettes dans notre allée verglacée et en pente (avec nous et Liz, la technicienne du labo en pousseurs, comme au bobsleigh!). On s’est ensuite tapé le contenu d’une caisse à décharger meuble par meuble, le tout par une température qui incite à aller vite: -15°C. Pour positiver, la veille, il faisait -25°C …

La bonne nouvelle, c’est que nous avons tout reçu. Il y avait en tout 74 cartons ou bouts de meuble, soit 15m3 et 1400kg.

Nous avons eu peu de casse à déplorer, 2 tables sont fendues et les meubles du living ont souffert. Le bel abécèdaire au point de croix Aurore a perdu sa vitre mais la broderie est intacte. Malheureusement, la grosse perte du déménagement s’avère être l’ordinateur (et le plus récent bien sûr, le vieux coucou de Cédric est increvable!) qui s’est fait écraser ou a reçu un gros choc. En tout cas, il ne marche plus. En plus de tout ce que l’on a à faire, on va donc aller faire le tour des magasins d’informatique pour s’équiper à nouveau. On est supposé avoir internet mardi prochain, mais si on a pas d’ordi, à quoi ça sert? (l’ordi en état de marche est sous Linux et notre fournisseur d’accès refuse Linux…. Sont achetés par Bill Gates chez AT&T)

Cela fait donc deux jours que nous déballons, rangeons et tournevissons (c’est Cédric le roi du tournevis) et qu’on redécouvre ce qu’on avait mis dans nos cartons car on a eu le temps d’oublier. Pour la petite histoire, les douanes ont gardé 2 semaines notre chargement pour le contrôler et ils ont ouvert … 1 carton! Moi je dis que les terroristes n’ont qu’à bien se tenir!

On est loin d’avoir fini (le tas de papier bulle sur le clic-clac, ce n’est pas une tendance déco locale), mais au moins, on se sent enfin chez nous et on pense qu’on va bien se plaire dans cette maison. En tout cas Alban a déjà retrouvé son ancien lit pour y faire la sieste et même si le premier contact a été un peu dur, après un temps d’adaptation, ça devrait le faire. On lui a remis le tour de lit et le rideau de Mamy Mireille pour l’aider à reprendre ses marques.

Nous allons maintenant finir de déménager les quelques affaires que nous avions dans notre actuelle habitation (le plus volumineux, se sont les jouets d’Alban, merci Papa Noël)  et attaquer avec un peu d’avance le ménage de printemps à la fois dans l’ancienne et la nouvelle maison. Un peu de lessives au programme aussi car le linge qui a séjourné 4 mois dans les cartons sent un peu le renfermé.

Si Cédric est le roi du bricolage, Virginie, c’est plutôt la Mère Denis (c’est ben vrai ça!).

Nous vous souhaitons à toutes et à tous une excellente année 2008.

A bientôt pour de nouvelles aventures…

En 2009, nous vous souhaitons:

De démarrer l’année du bon pied

De cultiver votre jardin

De vous jetter à l’eau

De profiter de la vie

De rester curieux

De croquer la vie à pleines dents

Et surtout garder la pêche et le sourire

Très douce et heureuse année 2009 à tous!

Virginie, Cédric et Alban